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CUP-Quali

Cannabis Use in People living with HIV : a qualitative study

Ce projet vise principalement à: 
1/ identifier les motivations à l’usage de cannabis chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) 
2/ caractériser les éventuelles barrières à la réduction ou l’arrêt de cet usage 
3/ évaluer leur intérêt pour un usage à moindre risque 
 

Période du projet :
-
Investigateur principal :

Tangui Barré

Commanditaires :

Financeur: Sidaction 

Partenaires :

AIDES, Mars Say Yeah, Service Immuno-Hématologie Clinique - Hôpitaux Sud (APHM)

Problématique:

L’usage de cannabis est commun parmi les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Des effets bénéfiques du cannabis ont été rapportés de longue date sur la gestion de l’infection à VIH, ses symptômes et ceux des traitements associés, notamment les nausées, les vomissements, les douleurs, l’appétit, la perte de poids, la baisse de l’humeur ou la mauvaise qualité du sommeil.  

Ces bénéfices ne doivent cependant pas occulter certains méfaits liés à son usage. Le trouble lié à l’usage de cannabis (TLUC) (cannabis use disorder), susceptible d’émerger suite à un usage répété, se caractérise par un manque de contrôle de l’usage, des difficultés sociales, des comportements à risque ou encore une adaptation physiologique.

Etant donné des intrications étroites entre motivations à l’usage, évitement des symptômes de sevrage et inconforts psychologiques liés au VIH, réduire ou stopper l’usage de cannabis représente un défi de taille pour les PVVIH.

Logiquement, à l’étranger, les PVVIH rapportent fréquemment des motivations thérapeutiques à l’usage de cannabis. En France, cependant, alors que les propriétés thérapeutiques du cannabis sont mieux connues mais que son usage demeure interdit, il n’existe pas de données documentant les motivations des PVVIH à en faire usage. Plus largement, la perception des risques liés au cannabis au regard des bénéfices potentiels n’est pas non plus documentée chez les PVVIH. Le poids d’une éventuelle dépendance au cannabis dans ces arbitrages n’est pas connu non plus. Enfin, les barrières et leviers à la réduction (ou l’arrêt) de l’usage, lorsqu’elle est souhaitée, ne sont pas documentés.

Méthode :

Des entretiens individuels semi directifs seront réalisés auprès d’une trentaine de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) usagères de cannabis. Les participants seront principalement recrutés dans un service hospitalier, ainsi que via des associations en lien avec les PVVIH.

Les entretiens, de type biographique et de perception, permettront de : 

  •  contextualiser la place du cannabis dans les trajectoires individuelles des PVVIH usagères  et d'identifier les problématiques qu’elles rencontrent ;

  •  caractériser leur perception de leur consommation et leurs attentes quant à l’évolution de celle-ci;

  •  identifier les bénéfices et risques liés à cet usage et; 

  • analyser leurs motivations à maintenir leur usage au niveau actuel, à le diminuer ou l’arrêter et les éventuelles barrières à la réduction ou l’arrêt de cet usage .

Les données qualitatives retranscrites feront l’objet d’une analyse thématique pour répondre aux objectifs de recherche. Le corpus de données sera comparé, réunit en thèmes, et confronté à l’ensemble de l’échantillon. Pour ce faire, un logiciel d’analyse de données thématiques sera utilisé. 
 

Perspectives :

Ce projet vise à approfondir la connaissance des situations et évènements pouvant mener à un usage chronique problématique de cannabis chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). L’analyse des bénéfices et des risques liés à l’usage de cannabis du point de vue des PVVIH permettra de mettre en lumière d’éventuelles motivations sous-tendant un arrêt, une réduction de l’usage ou l’adoption de pratiques de minimisation des risques. 

Enfin, ce projet offrira un éclairage sur la position des soignants vis-à-vis du cannabis telle que perçue par les usagers et ses conséquences sur le parcours de soin et l’alliance thérapeutique.