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ISSImars

Etude sur les itinéraireS et Situations de vie en squat à Marseille

Ce projet vise à estimer la population des personnes vivant en squat dans la ville de Marseille et à décrire leurs parcours. Il s’agit d’appréhender leurs conditions de vie, d’identifier les barrières et les leviers d’accès aux services essentiels, sociaux et de santé.

Période du projet :
-
Investigateur principal :

Perrine Roux

Membre(s) SESSTIM du projet :
Commanditaires :

ANR (Agence nationale de la recherche)

Partenaires :

TELEMME (Temps, espaces, langages Europe méridionale méditerranée)

ACF (Action contre la faim) 

Problématique:

Les situations de sans-abrisme sont en augmentation en France (Duvoux et Lelièvre 2021) et les prévisions sociodémographiques projettent des chiffres alarmants de précarisation de ces populations. Le vécu des personnes en situation d’hébergement précaire ou temporaire est multiple (forme, durée, raisons qui en sont à l’origine). Ces situations sont insuffisamment connues et les lieux de vie difficiles d’accès (BuschGeertsema, Culhane et Fitzpatrick 2015). Des travaux récents soulignent le manque d’accès aux biens essentiels (eau, nourriture, hygiène, sécurité, foyer) et aux droits des publics sans-abris (Omerov et al., 2020). Les observations conduites, notamment à Marseille, « montrent que les personnes en migration rejoignent des noyaux familiaux installés en bidonvilles ou squats parfois depuis plusieurs années ».

Le taux de pauvreté à Marseille s’élève de 25 % (pour une moyenne nationale de 14,5 %) jusqu’au record national de 51% dans le 3ème arrondissement (chiffres INSEE 2020). La ville est marquée par une prolifération des habitats indignes, une carence en logement social, une saturation du système d’hébergement d’urgence, une méconnaissance des stocks d’hébergements, de logements et du nombre et des profils des personnes vivant à la rue, en squat, en bidonville. En 2022, le collectif ALERTE PACA a réalisé une étude sur la diversité des situations de vie en squat à Marseille. Ce diagnostic communautaire inédit estime la population vivant en squat a plus de 6000 personnes pour la ville de Marseille. Ce chiffre est en deçà de la réalité car le collectif n’a pas recensé les sites habités par des populations extra-communautaires, ni les lieux occupés par engagement politique, artistique ou culturel (Bouillon 2011), entre lesquels il existe une porosité.

Méthode :

Le projet déploie une méthodologie mixte, participative et Communautaire avec un volet quantitatif utilisant l’échantillonnage par les répondants (Respondent Driven Sampling) RDS) et une enquête par questionnaire (N=400) associé à la méthode capture/recapture et 2) un volet qualitatif consistant en des entretiens semi-directifs (n=30), focus groups et observations participantes avec l’utilisation de cartes mentales (mind mapping). 

Resultats:

Cette démarche d’analyse croisée des données statistiques et empiriques vise à mieux comprendre les situations des personnes vivant en squat et à proposer des actions ciblées afin de réduire les risques et les vulnérabilités et renforcer le pouvoir d’agir des habitant·es. Les résultats issus de la triangulation et intégration des données quantitatives et qualitatives seront discutés avec l’ensemble des partenaires du projet et feront l’objet de publications scientifiques et de restitutions auprès des différents acteurs institutionnels, communautaires, associatifs et académiques. Ce projet interdisciplinaire et intersectoriel (science-société) s’inscrit dans les grands enjeux prioritaires de l’INSERM (santé publique), du CNRS (Santé et environnement) et de l’INSHS (Sciences partagées et approches expérimentales en SHS)