Chemsex-PREVENIR
Chemsex-PREVENIR
Sous-étude pilote de développement et d’acceptabilité d’une intervention de réduction des risques (RdR) proposant trois outils (web-app dédiée, analyse toxicologique de produit et dosage capillaire) à l’usage de chemsexeurs de l’étude ANRS-Prévenir.
Il s’agira de :
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mesurer l’acceptabilité globale de l’intervention.
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déterminer l’acceptabilité spécifique de chacun des outils de l’intervention
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documenter l’utilisation (fréquence et durée), l’expérience et la satisfaction vis-à-vis de chacun des outils de l’intervention
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déterminer les causes de refus/inutilisation des outils proposés
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documenter les produits effectivement consommés par les participants et l’évolution de leurs consommations au cours du temps
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documenter les modifications de recours aux soins, aux outils de RdR et l’évolution des pratiques à risques (liées aux consommations de substances psychoactives et aux pratiques sexuelles)
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développer avec les chemsexeurs les fonctionnalités attendues d’une web-app dédiée
Christel PROTIERE et Gilles PIALOUX
ANRS| Maladies Infectieuses Émergentes – Agence autonome de l’Inserm (ANRS|MIE)
AIDES, Centre de Méthodologie et de Gestion de l’IPLESP (UMR S 1136), Laboratoire de Pharmacologie-toxicologie de Garches
Il est prioritaire de proposer aux chemsexeurs des outils de RdR spécifiques puisqu’il a été démontré que les chemsexeurs sous PrEP ont plus de partenaires occasionnels, plus de multipartenaires, plus de rapports hard, plus de rapports sans préservatifs associés à la PrEP et plus d’IST, bien qu’ils aient une meilleure perception du risque de transmission du VIH et une meilleure utilisation de la PrEP.
Pourtant, il n’existe, en France, aucune évaluation d’intervention en santé pour accompagner et diminuer les risques associés aux consommations de drogues et aux pratiques sexuelles des usagers du chemsex (RdR-chemsex). De plus, il est possible que les dispositifs d’offre de soins et de RdR (accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection, psychiatre, psychologue, sexologue, addictologue, analyse de produit, groupes d’auto-support, services d’urgence, ligne d’information) ne soient pas disponibles dans tous les établissements délivrant la PrEP, ou pérennes. Par ailleurs, avec l’extension de la primo-prescription de PrEP en médecine de ville, l’ensemble des médecins généralistes pourraient ne pas disposer de toute l’information sur ces dispositifs. En conséquence, il est nécessaire de développer des outils accessibles à tous, personnalisables et actualisables et offrant des services et des informations en lien avec les dispositifs existants, accessibles dans les lieux de délivrance de la PrEP en « vie réelle ».
Enfin, il manque le développement en recherche opérationnelle d’outils de RdR adaptés aux nouvelles consommations de drogues en contexte sexuel tels que ceux développés avec les injecteurs d’héroïne, de cocaïne ou les fumeurs de crack (traitement de substitution aux opiacés, programmes d’échanges de seringues, salles d’injections, dépistage, testing ou criblage des drogues…) qui respecte le principe fondateur de la RdR, c’est-à-dire que l’objet de l’étude n’est pas de juger les comportements, ou de faire arrêter les pratiques de chemsex mais de répondre à une éventuelle demande de moindre risque tout en éclairant les usagers sur leurs consommations réelles de produits, la nature de ces produits, les risques sanitaires qui y sont associés et les modes d’administration plus sûrs.
Cette sous-étude sera menée pendant 6 mois auprès de 60 chemsexeurs de quatre centres de l’étude ANRS-Prévenir. Les outils proposés seront :
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La possibilité de réaliser des analyses capillaires (pour doser les produits psychoactifs présents dans l’organisme) à M0 et M6,
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La possibilité de faire analyser un produit psychoactif de son choix, à M0 et à M3,
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L’accès à une web-application spécifique à la réduction des risques liés à la pratique du chemsex, contenant des rubriques informatives (guide des produits, conseils de RdR la prise de produit et les pratiques sexuelles, liste des dispositifs existants, conseils de conduite à tenir en cas d’urgence) et des rubriques personnalisées (résultats des analyses toxicologiques de produits et des dosages capillaires avec leur interprétation, outil d’aide à la gestion des consommations).
Trois auto-questionnaires (M0, M3 et M6) permettront d’évaluer les attentes des participants face à l’intervention de RdR proposée et l’attractivité de chaque outil, de documenter les consommations de produits psychoactifs des participants et les pratiques associées, ainsi que la fréquence de la pratique du chemsex, les potentielles difficultés associées et le recours aux soins.
Des entretiens collectifs permettront d’explorer de manière plus approfondie la satisfaction des participants et de définir les améliorations à apporter à la web-app.
Cette sous-étude permettra :
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De préparer une étude interventionnelle randomisée.
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D’améliorer l’accès aux informations et aux services de RdR ainsi que le recours aux soins