AMARETi
Administration de Masse d'Antipaludiques et lutte ciblée contre le portage pour REduire la Transmission de Plasmodium au Sahel
L'incidence du paludisme a augmenté entre 2019 et 2021 au Sénégal, et dans les autres pays de la région sahélienne. Les interventions actuelles contre le paludisme n'intègrent pas les porteurs chroniques de Plasmodium qui sont un réservoir important pour la persistance du paludisme. Une intervention efficace contre le portage pourrait compléter les stratégies actuelles et réduire la transmission. L'administration de masse d'antipaludiques (AMA) est la seule intervention disponible contre le portage et la participation de la communauté est donc un enjeu majeur. Protéger la population par des AMA répétées est une intervention intensive difficile à passer à l'échelle. La restauration du réservoir en saison pluvieuse est un défi majeur en cas d'AMA ponctuelle.
L'objectif de cette étude est d'évaluer une stratégie de "faible intensité" qui associe AMA et lutte ciblée contre le portage pour lutter contre le portage de Plasmodium pour réduire l’incidence du paludisme et la prévalence des infections par Plasmodium dans la région de Kédougou, Sénégal.
Période du projet :
-
Investigateur principal :
Jordi Landier & Jean Louis Ndiaye (UIDT)
Membre(s) SESSTIM du projet :
Membre(s) hors SESSTIM du projet :
Jean Louis NDIAYE (UIDT, Thiès, co-investigateur principal), El Hadj BA (IRD, Dakar), Valéry RIDDE (IRD, CEPED, Paris), Adama FAYE (UCAD, Dakar), Ousmane SEYDI (Ecole Polytechnique, Thiès), Ramsès DJIDJOU DEMASSE (IRD, MIVEGEC, Thiès), Fatimata Bintou SALL (UIDT, Thiès), Aminata Collé LO (UIDT, Thiès), Antoine CLAESSENS (CNRS, LPHI, Montpellier), Serigne Amdy THIAM (PNLP, Dakar)
Commanditaires :
L'Initiative – Expertise France ; Agence Nationale pour la Recherche
Partenaires :
IRD: SESSTIM, CEPED, MIVEGEC ; Université Iba Der Thiam (UIDT), Thiès, Sénégal ; Université Cheikh Anta Diop (UCAD), Dakar, Sénégal ; Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), Dakar, Sénégal ; CNRS: LPHI.
Nous collaborons aussi avec l'Observatoire Population, Santé et Environnement (OPSE) de Bandafassi et l'UMR LPED.
En plus des chercheurs permanents, des étudiant·e·s de M2 et doctorant·e·s ont participé ou participent au projet : Betty Kazanga (SESSTIM), Anouk Chouaid (CEPED), Eric Twomey (SESSTIM)
Problématique:
Le projet «Administration de Masse d'Antipaludiques et lutte ciblée contre le portage pour REduire la TransmIssion de Plasmodium au Sahel» (AMARETI) est une étude interventionnelle qui fait suite à l'étude observationnelle MARS (https://sesstim.univ-amu.fr/fr/projet/mars). Au Sahel, les interventions recommandées par l’OMS pour lutter contre le paludisme visent à réduire le fardeau des cas symptomatiques (en particulier les cas graves et les décès) et à lutter contre les moustiques, vecteurs de la transmission. Dans la région de Kédougou au Sénégal où nous travaillons, ces interventions sont déployées avec une couverture adaptée depuis environ 10 ans. Malgré une diminution importante, la transmission du paludisme persiste à cause d’un réservoir de personnes porteuses du parasite sans symptômes. Notre hypothèse est qu’agir sur ce réservoir asymptomatique permettra de compléter efficacement les interventions actuelles et de réduire encore la transmission. Nous proposons de co-construire, mettre en œuvre et évaluer une intervention de lutte contre ce portage asymptomatique, par un essai clinique randomisé à l'échelle des villages. Le premier mode d'action sera de réaliser une campagne d'administration de masse d'antipaludiques (AMA) pour traiter le maximum de porteurs asymptomatiques en début et en fin de saison de haute transmission. Le deuxième mode d'action sera de co-construire des activités ciblées avec et pour les jeunes adultes.
La suite par ici https://www.ird.fr/lutter-contre-le-paludisme-au-senegal-en-ciblant-le-…"
Vous trouverez ci-dessous des détails sur le protocole…
Méthode :
Type d’étude. Essai randomisé, contrôlé, en grappes, par paliers précédé d'une phase de co-construction et accompagné d'une étude mixte de mise en œuvre et d'une étude de coûts. Nous inclurons 50 villages dans la région de Kédougou au Sénégal avec un suivi sans intervention la 1ère année, puis mise en œuvre de l'intervention dans 25 villages la 2ère année (palier 1) et dans les 50 villages l'année suivante (palier 2).
Dans un sous-groupe de 8 villages, une étude approfondie nichée dans l'essai permettra d'analyser le redémarrage de la transmission et la reconstitution du réservoir de portage avec et sans intervention.
Interventions proposées. L'intervention évaluée combine 2 actions : AMA, dont les modalités de sensibilisation, d'engagement communautaire et de distribution, seront co-construites pour permettre la participation et l'appropriation par tous les sous-groupes d'âge et de sexe. L'AMA associera DHA-piperaquine et primaquine faible dose, distribué porte à porte par les relais communautaires à toute la population en juin et en octobre. Des activités de lutte ciblée contre le portage seront co-construites avec les garçons et filles de 10 à 14 ans et avec les hommes et femmes de 15 à 24 ans, de façon différenciée. L'objectif sera d'inciter les 10-14 ans à consulter précocement, et d'identifier avec les 15-24 ans des méthodes acceptables permettant de limiter les ré-infections asymptomatiques en saison pluvieuse.
Les villages en phase contrôle appliqueront la stratégie nationale (CPS 5 passages).
Recueil de données et analyse des données. L’évolution du portage asymptomatique (critère de jugement principal) sera suivi à travers des enquêtes transversales. Le recueil et l’analyse des données individuelles quantitatives de participation, d'effets indésirables, de survenue d'épisodes cliniques, et de coûts, afin d'évaluer l'efficacité, la sécurité et le coût efficacité de l'intervention seront réalisés à travers des méthodes multivariées. Une étude de l'acceptabilité et la mise en œuvre par des méthodes mixtes sera aussi réalisée. L'étude nichée se basera sur une cohorte et des investigations de cas dans 8 villages.
