Jean GAUDART

Mes enseignements portent sur les méthodes en biostatistiques et épidémiologie, de base et avancées, principalement en Master/Doctorat et dans le cursus santé.

La création, en 2012, du parcours Santé Publique Sociétés Développements, en ligne, a permis la formation de nombreux étudiants internationaux, en particulier d’Afrique francophone, et un réseau d’anciens étudiants dont les liens perdurent. Cette formation leur permet, outre leur développement de carrière, la mise en œuvre de méthodes avancées et une approche systémique de santé publique dans le cadre de leurs activités professionnelles, le plus souvent au sein d’institutions nationales. A titre d’exemple, les liens avec les anciens étudiants maliens et burkinabè restent forts, et ont permis des collaborations de recherche et de santé publique toujours actives (notamment ministères de la santé de ces 2 pays). C’est une volonté affirmée dès le départ d’avoir une masse critique suffisante d’étudiants formés et des partenariats sur le long terme, permettant un véritable renforcement structurel des capacités de pays à ressources limitées.

Actuellement le parcours évolue vers un renforcement des aspects de géo-épidémiologie (statistiques spatiales et temporelles, études écologiques, facteurs environnementaux, systèmes d’informations géographiques), pour répondre aux besoins de compétences dans le contexte du changement climatique et des maladies émergentes.

Dans le cursus santé, suivant les différentes réformes, aux enseignements de biostatistiques de base s’ajoutent depuis 2023 des enseignements de santé publique en santé environnementale (« One Health »), pour lesquels je participe activement au montage pédagogique.

Par ailleurs, responsable local du DES de Santé Publique, j’ai initié une dynamique d’agréments de lieux de stage non hospitaliers, notamment en partenariat avec le département santé de l’IRD, afin de permettre aux internes de santé publique de Marseille d’accéder des thématiques de santé publique plus larges et un renforcement de la formation par la recherche.

Enfin, ma participation active au réseau doctoral en santé publique (national) coordonné par l’EHESP m’a amené à rédiger le programme doctoral de santé publique de l’ED Biologie Santé d’Aix Marseille Université.

Thématiques enseignées

• Biostatistiques de base : probabilités, principes des tests statistiques, principaux tests univariés, analyses multivariées, principes de la modélisation

• Méthodes pour la recherche clinique et épidémiologique : règlementation, principaux types d’études, principaux biais, interprétations des résultats, intégrité scientifique

• Biostatistiques avancées : analyses spatiales (autocorrélation spatiale, cluster spatiaux, krigeage, lissage spatial, régression spatiale), analyses temporelles (lissages, Box-Jenkins, points de changement) ; application aux études écologiques et à la dynamique des épidémies

• Approche « Une Seule Santé – Santé Planétaire »

Principaux parcours d’enseignements (Aix Marseille Université)

• Cursus médical : PASS, LAS2, LAS3, DGSM3, DES Santé Publique

• Master de Santé Publique

• Programme doctoral en Santé Publique (enseignements et rédaction du programme)

Activités particulières

• Parcours Santé Publique Sociétés Développements, Master de Santé Publique : création 2012 et coordinateur ; parcours en présentiel ou distanciel (partenariat AUF, 600 candidatures annuelles pour 60 places) ; transformation 2022-2024 (AAP « TIGER » puis « TFR » d’AMIDEX)

• DESU Géo-Épidémiologie, création 2022 ; en distanciel

• Ecoles thématiques internationales : analyses spatiales et temporelles ; dynamiques épidémiques

• Réseau Doctoral en Santé Publique : membre du comité scientifique, représentant l’ED62

• Coordinateur local du DES de Santé Publique

Géo-épidémiologie : Partant de la détection de clusters spatiaux (techniques de balayage, découpages récursifs) dans le contexte épidémique, mon activité de recherche se poursuit sur la thématique des analyses spatiales et temporelles (lissages spatiaux et temporelles, notamment analyse fonctionnelle), dans le cadre de l’évaluation des dynamiques épidémiques. Par le développement ou l’utilisation de méthodes avancées, mes travaux cherchent également à identifier des facteurs environnementaux et sociétaux explicatifs (études écologiques, régression spatiale notamment modèles additifs généralisés), afin de trouver des leviers d’interventions, en partenariat avec les autorités sanitaires. L'objectif est de permettre de cibler la surveillance et les interventions en les concentrant dans les zones et vers les populations à haut risque pour en optimiser l’efficacité, en particulier dans le contexte de pays à ressources limitées. Ces travaux de recherche sont également complétés par l’évaluation d’interventions ciblées pour en mesurer l’impact.

Principaux domaines d’application :

• le Paludisme (principalement pays d’Afrique de l’Ouest)

• le Choléra (principalement Haïti)

• le COVID-19 (principalement France)

Principaux apports de la recherche :

• L’optimisation du système d’information sanitaire, au niveau national, a permis d’obtenir des données plus fiables notamment pour la connaissance de l’épidémiologie du paludisme (Min. Santé Mali et Burkina Faso)

• La mise en évidence des hétérogénéités spatiales et temporelles du paludisme a permis l’adaptation des stratégies nationales de lutte contre le paludisme, avec une stratification en fonction du contexte local (Min. Santé Mali et Burkina Faso)

• L’analyse des dynamiques épidémiques de choléra en Haïti a permis la mise en place de la stratégie d’intervention rapide et ciblée. Grace à son évaluation, cette stratégie est devenue une recommandation internationale (UNICEF)

• L’analyse spatio-temporelle de la COVID-19 en région PACA a permis la priorisation locale des interventions, et l’analyse des inégalité sociales de santé a conduit à la création d’équipes mise en place d’équipe de médiateurs dans les quartiers les plus défavorisés de Marseille (dispositif CORHESAN). Au-delà de la COVID-19, une étude d’intervention de la médiation pour promouvoir le dépistage des cancers et le rattrapage vaccinal est en cours (ARS, SpF)