MARS
Malaria Asymptomatic Reservoir in the Sahel: generating the evidence-base for elimination interventions
Le paludisme est provoqué par l'infection par le parasite Plasmodium, lui-même transmis par des moustiques du genre Anophèle. La lutte contre le paludisme nécessite une approche intégrée, basée sur la lutte anti-vectorielle et l’amélioration de l’accès au soin. Les progrès considérables réalisés dans les années 2000 à 2015 par certains pays d’Afrique subsaharienne voient leur rythme ralentir. Pour continuer de progresser vers l’élimination, de nouvelles interventions doivent venir compléter les stratégies existantes. La transmission du paludisme est notamment alimentée par les cas cliniques non-traités et des porteurs asymptomatiques chroniques. Ces individus, qui ne présentent pas de crise de paludisme, sont rarement diagnostiqués ou traités : ils peuvent donc rester infectés sur de longues périodes. Ils jouent ainsi un rôle majeur dans les pays où le paludisme est saisonnier. Pendant les saisons où il n’y a pas suffisamment de moustiques pour assurer une transmission, ces porteurs abritent le parasite Plasmodium jusqu’au retour de conditions favorables. De même, leurs déplacements peuvent contribuer à propager les parasites dans de nouvelles zones.
L'objectif du projet MARS est d'accroître les connaissances sur la dynamique saisonnière du réservoir des porteurs asymptomatiques, par leur détection avec des méthodes à haute sensibilité (PCR), combinée à l’analyse génétique des populations de parasites. La circulation des parasites est mise en relation avec les mouvements des humains. Les connaissances ainsi acquises permettront de concevoir des stratégies d'intervention contre le réservoir, pour limiter la morbidité, réduire la transmission et accélérer les progrès à l’élimination du paludisme.
Jordi Landier (co-investigateur principal), Issaka Sagara (co-investigateur principal)
Cheikh Sokhna (VITROME, co-investigateur principal), El Hadj Ba (VITROME Dakar), Valéry Ridde (UMR CEPED & ISED Dakar), Stéphane Ranque (AP-HM), Coralie L'Ollivier (AP-HM)
Fondation A*MIDEX (Aix Marseille Univ), avec le soutien de l'IRD, du Wellcome Sanger Institute (programme MalariaGEN), et de l'ISSPAM.
UMR SESSTIM (AMU-IRD-INSERM), Service de Parasitologie de la Timone (AP-HM), UMR VITROME (AMU-IRD-SSA), UMR CEPED (Univ. Paris Cité-IRD).
Les partenaires internationaux sont le Malaria Research and Training Centre de l'Université des Sciences, Technologies et Techniques de Bamako, USTTB) au Mali, et l'Institut Santé et Développement de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) au Sénégal.
En plus des chercheurs permanents, des étudiant·e·s de M2 et doctorant·e·s ont participé ou participent au projet : Mady Cissoko (MRTC-SESSTIM), Eva Legendre (SESSTIM), Abdoulaye Katile (MRTC-SESSTIM), Betty Kazanga (SESSTIM), Moussa Bamba Kanoute (MRTC).
Nous collaborons aussi avec l'observatoire de population de Bandafassi et l'UMR LPED, ainsi qu'avec le Wellcome Sanger Institute et l'UMR LPHI (groupe A. Claessens) pour la génomique de Plasmodium.
Le projet « Malaria Asymptomatic Reservoir in the Sahel: generating the evidence-base for elimination interventions » (MARS) étudie le paludisme dans la zone sahélienne d'Afrique de l'Ouest. Cette région représente environ 20% du fardeau mondial du paludisme. Des stratégies de lutte spécifiques y ont été développées, en lien avec la transmission saisonnière du paludisme. L'objectif du projet est de mettre à jour les connaissances épidémiologiques pour identifier les opportunités pour renforcer la lutte contre le paludisme.
Les premiers résultats obtenus ont montré une persistance importante du portage asymptomatique, qui varie entre les trois sites étudiés (Kédougou au Sénégal, Kati au centre du Mali, et Diré au Nord Mali). Nous décrivons aussi les changements épidémiologiques importants qui résultent de la baisse de la transmission sous l'effet de la lutte anti-vectorielle et des stratégies de prévention du paludisme actuellement menées chez les jeunes enfants (chimioprévention du paludisme saisonnier).
Les résultats montrent aussi que les outils de terrain disponibles actuellement ne permettent pas de détecter le portage asymptomatique de façon suffisamment fiable. La lutte contre le portage asymptomatique devrait donc s'appuyer sur des campagnes de traitement de masse. Nous avons ainsi ajouté une étude en méthodes mixtes (quali+quanti) pour étudier l'acceptabilité a priori de campagnes d'administration de masse d'antipaludiques auprès des communautés qui seraient potentiellement concernées.
Quelques liens vers des présentations vidéo enregistrées en séminaire du SESSTIM
Résultats épidémiologiques préliminaires (Jordi Landier) : https://youtu.be/jJ3nnTJKTOg?feature=shared
Etude mixte de l'acceptabilité (Eva Legendre) :
https://youtu.be/kD_ZiIYMh28?feature=shared