SALLE DE CONSO
Suivi épidémiologique et socio-comportemental d'usagers de drogues (cohorte COSINUS - COhorte pour l’évaluation des Salles d’INjection/inhalation dédiées aux USagers de drogues)
Cette cohorte d’usagers de drogue (UD) permettra de mesurer l’impact de la fréquentation de plusieurs dispositifs pour les UD (CAARUD, CSAPA, médecine de ville, sleep-in,..) en termes de réduction des pratiques à risque de VHC et d’accès aux soins et à la prévention. Elle sera aussi l’occasion de suivre un échantillon d’UD caractérisés par une grande vulnérabilité sociale et des pratiques à risque de transmission du VHC et du VIH. Cette cohorte permettra de dresser un tableau de la situation socio-comportementale des usagers de drogues à travers une analyse des pratiques à risque liées au VHC et au VIH, des comorbidités psychiatriques et de l’accès aux soins et à la prévention de cette population.
A travers la cohorte, il sera également possible d’estimer la prévalence des usages spécifiques de drogues dans l'échantillon, de quantifier les besoins en traitement de l’addiction type TSO, traitements injectables pour la dépendance aux opiacés et ceux pour la dépendance aux stimulants. Il sera aussi possible de mesurer les besoins en termes de dépistage et prise en charge des troubles associés à l’usage de drogues tels que les troubles psychiatriques et les infections et complications liées à l’usage de drogues.
Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT).
CERMES3 de l’unité mixte INSERM U988 (Paris), Laboratoire Sanpsy CNRS USR 3413 (Bordeaux) , INSERM U1000, INSERM U669 (Paris).
La situation épidémiologique des usagers de drogue (UD) vis-à-vis du virus de l’hépatite C et du VIH appelle aujourd’hui à de nouveaux moyens de prévention et de soins, particulièrement pour les UD précarisés et en marge du système de santé. Le dernier rapport INSERM publié en 2010 a souligné l’exigence de renforcer les dispositifs existants comme les programmes d’échange de seringues et d’assurer l’accès élargi aux traitements de substitution. Cependant en France il n’y a pas d’études multicentriques et longitudinales capables d’apprécier le devenir des injecteurs de drogues les plus marginalisés. Les données disponibles sont rares et issues uniquement d’enquêtes transversales. Ainsi, une cohorte multicentrique d’injecteurs de drogues permettrait non seulement de répondre aux questions concernant l’efficacité des dispositifs de RdR pour ces populations mais aussi de décrire l’évolution de leurs besoins, de leurs conditions sociales, de leurs pratiques, de l’accès à la prévention et aux soins et de comprendre le rôle de l’incarcération et de la violence dans leur parcours de vie.
L’évaluation sera constituée de deux volets : la mise en place d’une cohorte d’UD injecteurs ; et une étude écologique/géographique sur l’évolution des caractéristiques dans les zones de la mise en place de la cohorte.
Il sera nécessaire de recruter un échantillon de 800 injecteurs dans 3 zones différentes en France (cohorte multicentrique) afin de documenter le devenir de ces populations dans 3 villes qui présentent des caractéristiques géographiques et sanitaires très différentes (Paris, Bordeaux, Marseille). Les critères d’inclusion seront : usagers réguliers de drogues illicites ou de médicaments détournés, injection de drogues au moins une fois au cours des 6 derniers mois, plus de 18 ans. Chaque participant sera suivi pendant 12 mois avec un entretien en face-à-face à l’inclusion, à 3, 6, 9 et 12 mois. Les entretiens d’inclusion ou de suivi d’une durée approximative de 20 à 35 minutes permettront de recueillir des données socio-démographiques, l’histoire de consommation de drogues (à l’inclusion uniquement), la consommation actuelle, les motivations à l’usage, les pratiques à risque liées à l’usage de drogues et d’autres pratiques à risque, le parcours de soins, l’expérience de violence et carcérale, les besoins en terme de soins et de prévention.
La phase pilote est prévue début 2014. Le protocole de recherche sera adressé à la CNIL afin d’obtenir l’autorisation de démarrer l’étude. L’inclusion des premiers participants devrait avoir lieu en septembre 2014.
La mise en place de la cohorte, conjointement à l’étude géographique, permettra de documenter l’efficacité des dispositifs actuellement disponibles mais également d’évaluer l’impact de changements dans la politique des drogues qui pourraient permettre l’amélioration des conditions sociales et sanitaires de ces populations mais aussi de l’ordre public. Au niveau scientifique, cette cohorte, à travers la publication de plusieurs articles scientifiques dans des revues internationales à comité de relecture, permettra d’augmenter la visibilité de la MILDT au niveau national et international.