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R2PS LGBTI+

Réseau Recherche Promotion en santé LGBTI+

L’objectif principal du présent projet est de favoriser l’émergence d’un programme de recherche participative et de formation en promotion de la santé autour des enjeux et des besoins des minorités sexuelles et de genre. Ce projet s’appuie pour ce faire sur un réseau mixte d’acteurs (chercheurs, acteurs communautaires, professionnels de santé) et s’organise autour de deux objectifs spécifiques : identifier des bonnes pratiques de formation (associatives et universitaires) dans le domaine de la promotion de la santé des personnes LGBTI+ ; soutenir l’émergence de nouveaux projets de recherche multidisciplinaires et participatifs dans ce domaine.

Période du projet :
-
Investigateur principal :

Gabriel Girard

Membre(s) SESSTIM du projet :
Partenaires :

Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS) d’AMU, Pôle de psychologie sociale (POPS) de Lyon 2, Chaire LGBTQI+ de Lyon 1, Département de travail social de l’UdeM, association Espace Santé Trans, Fédération des Centres LGBTI+, Centre LGBTQIA+ de Marseille


Ce projet est porté par l'ISSPAM.

Problématique:

Le projet s’inscrit dans le contexte du développement d’un champ de recherche et d’intervention autour des réalités de santé des minorités sexuelles et de genre au cours de la dernière décennie, en France et dans la francophonie (Alessandrin et al., 2020 ; Berdougo et al., 2023). La littérature scientifique et les constats de terrain (étayés par les associations ou les professionnels de santé) convergent en effet pour souligner que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, intersexes et transgenres (regroupées sous l’acronyme LGBTI+) font face à des inégalités sociales de santé spécifiques (Reisner et al., 2016 ; Zeeman et al., 2019 ; Hatzenbuehler et al., 2024). Ces inégalités s’ancrent dans des mécanismes de LGBTIphobie structurels qui perdurent en France malgré l’obtention de droits et de formes de reconnaissance sociale (Bajos, 2021). Face à ces défis, un ensemble de réponses associatives, médicales et/ou institutionnelles se sont structurées depuis le début des années 2000, avec la mise en place d’une large diversité d’interventions de promotion de la santé par et pour ces publics, le développement de listes de soignants « safe », la création de centres de santé sexuelle expérimentaux, ou encore l’inscription de ces enjeux dans la stratégie nationale de santé sexuelle. Les démarches de médiation en santé (qu’elles soient « communautaire » ou « par les pairs ») en constituent une caractéristique clé (Jutant et al., 2023 ; Forno et al., 2023). Dans le même temps, l’offre de formation s’est multipliée, notamment en direction des professionnels de santé, afin d’améliorer l’accueil des publics LGBTI+. Ces formations sont largement portées par les associations, mais commencent à trouver leur place dans le monde universitaire (sous la forme de DU, d’écoles d’été, etc). Un constat se dessine cependant : au-delà du champ de la lutte contre le VIH, déjà bien structuré, les initiatives autour de la santé des minorités sexuelles et de genre restent fragiles, disparates géographiquement, et font face à des enjeux importants de pérennité, en l’absence de financements dédiés, et faute de processus coordonnés d’évaluation et de capitalisation des expériences locales. Au cours des deux dernières années, deux initiatives – la publication d’un numéro hors-série de la revue Santé publique, au printemps 2023 et la conférence « Prendre soin des personnes LGBTI+ », qui s’est déroulée en janvier 2024 – ont souligné la nécessité de mieux structurer le réseau d’acteurs qui oeuvrent dans ce domaine, et d’élaborer un programme de recherche ambitieux. Le prisme des minorités sexuelles et de genre permet en effet plus largement d’analyser les tensions entourant l’adaptation du système de santé aux réalités minorisées, enjeux qui traversent le champ de la promotion de la santé. On s’intéressera donc particulièrement aux agencements et aux complémentarités entre des offres de santé ciblées (communautaires) et des offres universelles (de droit commun), dont ont fait l’hypothèse qu’elles répondent à des besoins différents et évolutifs au cours de la vie, selon les publics et les problématiques de santé.

Méthode :

Le présent projet se déroule sur deux ans et s’appuie sur le déploiement de deux volets interdépendants, découlant des objectifs spécifiques. Nous proposons d’appliquer une méthode de co-construction des différentes étapes, en impliquant chercheurs, acteurs associatifs et professionnels de santé pour le développement de chaque volet. -Le premier volet du projet s’appuie sur une cartographie de l’offre de formation en santé LGBTI+ (associatives et universitaires), ainsi que sur trois ateliers d’échange de pratique d’une journée, avec un panel d’acteurs qui mettent en œuvre des formations dans le champ de la santé des minorités sexuelles et de genre, afin d’identifier des bonnes pratiques.-Le deuxième volet du projet vise à faire émerger de nouveaux projets multidisciplinaires et participatifs dans le champ de la promotion de la santé des personnes LGBTI+. Pour ce faire, le travail de l’équipe s’appuiera sur un webinaire mensuel construit autour de la présentation de recherche et d’interventions existantes, et sur l’organisation de deux séminaires de travail visant à faire émerger des projets de recherche interventionnelle. 

Perspectives :

Au niveau formation, la cartographie sera publique, et les ateliers seront évalués sur le contenu et la forme ; ils serviront de support à l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques + dossier dans la revue Recherche et formation. Au niveau projets scientifiques, deux séminaires de travail seront dédiés à l’identification de nouvelles priorités de recherche et à l’élaboration de réponses à des appels à projet + article d’analyse du processus de constitution de ce réseau.