PREVI
Essai randomisé évaluant l’acceptabilité, la qualité de la prise en charge, la satisfaction et le coût-efficacité d’une prise en charge par des infirmièr(e)s ou des médecins de personnes suivant une prophylaxie pré-exposition du VIH
L’étude vise à montrer la non-infériorité d’un suivi en consultation par un(e) infirmier/ière par rapport au suivi habituel par un médecin en termes d’adhésion thérapeutique pour la prise en charge de personnes sous PrEP
Assistance Publique – Hôpitaux de Paris
Assistance Publique – Hôpitaux de Paris
L’épidémie d’infection par le VIH/SIDA n’est pas toujours contrôlée en France avec environ 5 à 6 000 nouveaux cas par an. Depuis Janvier 2016, la prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP) basée sur la prise orale d’un comprimé contenant deux antirétroviraux est disponible en France. L’efficacité de cette PrEP a été démontrée, avec une réduction relative de l’incidence du VIH de près de 97% lorsque la PrEP est prise correctement. Cependant, seules 42 000 personnes utilisaient la PrEP en France en 2022 ce qui est très loin des objectifs permettant de contrôler l’épidémie. En effet, on estime à plus de 200 000 la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) à risque d’infection par le VIH et le nombre de personnes hétérosexuelles, sous PrEP est négligeable alors que 40% des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH concernent des personnes hétérosexuelles originaires de pays de forte endémie (Afrique Sub-Saharienne). De plus, ces 42 000 personnes sous PrEP ne représentent que 64% des 62 000 personnes ayant initié la PrEP depuis 2016, témoignant d’un abandon de cette prophylaxie au cours du temps. Une des difficultés de mise en place de la PrEP tient au petit nombre de médecins hospitaliers et généralistes formés et à leur manque de disponibilité pour proposer une offre de soin suffisante. Depuis 2022, des formations à la PrEP en milieu médical à destination des infirmiers/ères ont été mises en place afin de les former au suivi des personnes sous PrEP, l’initiation de la PrEP se faisant lors d’une consultation médicale. Cette implication des infirmiers/ères permettrait d’augmenter l’offre de PrEP, de dégager du temps médical pour les cas complexes, et de valoriser le travail infirmier. Il n’y a cependant pas eu d’évaluation de cette prise en charge des personnes sous PrEP par des infirmiers/ères en termes de qualité, d’acceptabilité, de satisfaction des personnes sous PrEP, des infirmiers/ères et des médecins et de son rapport coût-efficacité.
PREVI est un essai pragmatique, randomisé, contrôlé, multicentrique, en deux bras parallèles, de non-infériorité, en ouvert (bras contrôle : suivi en consultation trimestrielle de prescription de PrEP par un médecin ; Bras intervention : suivi en consultation trimestrielle de prescription de PrEP par un (e) infirmier(re) selon les mêmes modalités). Le volet sociologique, porté par le SESSTIM, consistera en des observations de consultations ainsi que des focus groups auprès de patient.es, infirmier.ères, médecins impliqué.es dans le suivi PrEP.
Les résultats de cette étude fourniront un éclairage complémentaire aux données quantitatives du projet PREVI en analysant les expériences et perceptions que les patient/es, infirmier/eres et médecins ont du suivi PrEP