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PeCSen

Elaboration d’un modèle simplifié de prise en charge décentralisée des patients porteurs chroniques de l’hépatite B au Sénégal

Les objectifs de ce projet étaient de: 1/ renforcer la valorisation scientifique et la visibilité internationale des résultats du projet AmBASS 2/ élaborer un nouveau projet, en s’appuyant sur les acquis de ce premier projet. Ce nouveau projet visait à concevoir et évaluer un modèle innovant de prise en charge des patients porteurs chroniques de l’hépatite B, adapté aux contraintes de l’offre de soins décentralisée au Sénégal.

Période du projet :
-
Investigateur principal :

Sylvie Boyer 

Membre(s) SESSTIM du projet :
Membre(s) hors SESSTIM du projet :

Cilor Ndong & Mohammed Ahmed Badji (UCAD), Equipe Sen-B (SMIT), Jennifer Prah (HEPL), Séverine Carillon (CRCF), Ibrahima Gueye (Saafara Hépatites)

Commanditaires :

Financeur: Fondation A*Midex

Partenaires :


•    Aix Marseille School of Economics (AMSE), UMR7316 (Aix-Marseille Univ., CNRS)
•    Services des maladie infectieuses et tropicales (SMIT) de l’hôpital de Fann (Dakar, Sénégal)
•    Département d’anthropologie de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) (Dakar, Sénégal)
•    Health and Equity Policy Lab (HEPL), université de Pennsylvanie, (Philadelphie, Etats-Unis)
•    Centre Régional de Recherche et de Formation à la Prise en Charge Clinique de Fann (CRCF) à Dakar (Sénégal)
•    Saafara Hépatites (Dakar, Sénégal)

Problématique:

Le projet PeCSeN s’inscrit dans la continuité du projet de recherche AmBASS (ANRS 12356) qui visait à étudier la prévalence et les conséquences socio-économiques de l’infection chronique par l’hépatite B en milieu rural au Sénégal. Ce projet s’appuyait sur une enquête transversale proposant un dépistage à domicile de l’hépatite B auprès d’un échantillon représentatif de 3200 personnes. 

Un premier bilan biologique et clinique était également proposé aux participants diagnostiqués porteurs chroniques afin d’évaluer le stade de la maladie et l’éligibilité au traitement antirétroviral. Les patients étaient ensuite  orientés vers l’hôpital régional de Fatick pour leur prise en charge (PEC). 

Cependant, à ce niveau décentralisé de l’offre de soins, l’accès effectif au traitement et au suivi de l’infection soulève de nombreux enjeux liés notamment à l’indisponibilité de certains outils de diagnostic, tels que la mesure de la charge virale, et aux coûts élevés du traitement et des examens de suivi au regard des capacités de paiement des populations locales. 
 

Méthode :

L’analyse des leviers et obstacles à l’entrée dans les soins a été effectuée dans le cadre d’une étude qualitative socio-anthropologique avec trois types d’entretiens : 
•    entretiens individuels auprès des patients dépistés dans le cadre du projet AmBASS (n=40)
•    entretiens individuels avec des professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des patients (n=7) 
•   focus groupe avec les acteurs de santé communautaires (relais communautaire et badiénou gokh) des postes de Toucar, Diohine et Ngayokheme (n=6).

L’ensemble de ces entretiens a été intégré dans les données sociodémographiques, économiques et cliniques de l’étude AmBASS pour former un profil des capabilités de santé des personnes vivant avec l’hépatite B en zone rurale au Sénégal. 
 

Perspectives :

La suite envisagée pour le projet s’articule principalement autour de l’évaluation, hypothétique (via la modélisation) dans un premier temps, puis en situation réelle, de nouveaux modèles de prise en charge pour les personnes vivant avec l’hépatite B en zone rurale, en Afrique sub-saharienne (dont le Sénégal).

Resultats:

Les résultats ont montré que seuls 23% des patients ayant effectué le bilan initial dans le projet AmBASS sont entrés dans les soins en réalisant au moins une consultation de suivi, et ce malgré une sensibilisation renforcée et une facilitation de l’entrée dans les soins. Par ailleurs, dans le cadre du suivi « en conditions réelles » (dans les structures de santé de la zone du projet), seuls 3 patients (sur 15) sont revenus pour une deuxième visite.

L’adaptation du cadre conceptuel du profil des capabilités de santé et les entretiens qualitatifs ont permis de révéler l’ampleur, l’interconnexion, et la complexité des freins à l’entrée dans les soins (mauvaise compréhension et difficultés à retenir le mot « hépatite », croyances traditionnelles, absence de symptômes, faibles ressources monétaires, distance et temps de trajets importants pour se rendre en structure de santé, méfiance vis-à-vis d’une prise en charge nécessitant des prélèvements sanguins en l’absence de traitement, etc.). 

Ces résultats ont donc amené à repenser le contenu d’un modèle de prise en charge pour répondre à ces obstacles, en proposant un suivi très simplifié, du type test and treat et en soulignant l’importance d’un accompagnement communautaire.