HEPAVIH enquête qualitative auprès des personnes guéries du VHC
Évaluation des expériences et représentations des personnes co-infectées par le VIH-VHC après la guérison de l’hépatite C par antiviraux à action directe : une enquête auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et des usagers de drogues par injection (UDI)
Il s’agit, en se focalisant sur deux sous-groupes spécifiques de personnes vivant avec le VIH et le VHC (UDI et HSH) de : 1/ décrire les trajectoires sanitaires et sociales de personnes vivant avec le VIH guéries de l’hépatite C grâce à un traitement par antiviraux à action directe 2/ documenter les perceptions et représentations de la maladie chez ces personnes, ainsi que leurs pratiques à risque de transmission du VHC 3/ documenter les perceptions et représentations des personnes guéries de l’hépatite C puis réinfectées par le VHC
Période du projet :
-
Investigateur principal :
Marion Mora, Marta Lotto
Membre(s) SESSTIM du projet :
Membre(s) hors SESSTIM du projet :
Dr Rod Knight, Université de British Columbia, British Columbia Center For Substance Use (Vancouver, Canada)
Commanditaires :
Financeurs: Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Hépatites virales (ANRS | Maladies infectieuses émergentes) ; Sidaction
Partenaires :
UMR1252 SESSTIM (INSERM-IRD-Aix Marseille Université), University of British Columbia, Faculty of medicine, Vancouver
Problématique:
Les antiviraux à action directe (AAD) pour le traitement de l'hépatite C ont significativement transformé l'expérience de la maladie, la réponse et les trajectoires de vie des personnes vivant avec le VIH et le VHC. Alors que les traitements incluant l’interféron pégylé pouvaient durer jusqu'à un an, s’accompagnaient de nombreux effets secondaires (syndrome grippal, anémie, effets dus aux interactions avec le traitement pour le VIH) et étaient associés à un taux de réponse virologique soutenue (RVS) limité (40-60% des personnes traitées), les AAD requièrent des cycles de traitement plus brefs (8 à 12 semaines). Ils ont également beaucoup moins d'effets secondaires et un taux de réponse avoisinant les 100%. Cependant, la façon dont l'accès à ces nouveaux traitements a modifié les trajectoires sociales et sanitaires des personnes vivant avec le VIH et le VHC est très peu documentée. Cette absence d'information concerne en particulier les personnes infectées par usage de drogues par injection (UDI) et les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) – deux groupes ayant des taux de co-infection VIH-VHC élevés et qui expérimentent une série de barrières sociales et structurelles à l'accès aux soins.
Méthode :
L'étude qualitative comprend deux vagues d’entretiens semi-structurés : l’une menée auprès de 25 UDI et 25 HSH suivis à Paris (n=25), et Marseille (n=25) ; la seconde menée auprès d’une vingtaine de patients réinfectés. Le recrutement a lieu au sein de la cohorte ANRS CO13 HEPAVIH qui inclut des patients coinfectés par le VIH et le VHC.
Perspectives :
Les résultats de cette recherche permettront de guider l'élaboration des politiques de santé, à l’ère de l’accès universel aux AAD. Ils fourniront également des éléments pour améliorer l’accès aux soins et la prise en charge clinique des patients afin d'optimiser les résultats du traitement et de prévenir la réinfection par le VHC sur le long terme. Enfin, ils serviront à l'élaboration d'outils de recueil adaptés à ces populations, pour une utilisation future dans des études transversales que les investigateurs de l'étude mènent actuellement en France et au Canada.
Resultats:
La première vague d’entretiens a été réalisée à Marseille et à Paris. Une première étude mixte (quantitative-qualitative), menée à partir de 47 entretiens (27 chez des UDI et 20 chez des HSH), a mis en lumière des différences de vécu entre HSH et UDI, liées notamment à l’ancienneté de l’infection. Seize participants réinfectés par le VHC ont été interviewés lors de la deuxième vague d’entretiens qui s’est déroulée d’octobre 2020 à juillet 2022 dans les services participant à la cohorte HEPAVIH. Les analyses et la valorisation sont actuellement en cours.
