Aller au contenu principal

13 en Santé

Evaluation de l’efficacité des actions de médiation en santé portant sur le dépistage de cancers (col de l’utérus, sein et colo-rectal) et la mise à jour du calendrier vaccinal à Marseille

L’objectif principal de l’étude d’évaluation du processus est de décrire les activités et de quantifier les actions réalisées et les ressources mobilisées.
L’objectif général de ces études transversales, écologiques et de cohorte est d’évaluer l’impact de la médiation en santé sur l’intention et la réalisation d’actes de dépistage de certains cancers (mammographie pour le cancer du sein, frottis cervico-vaginal pour le cancer du col de l’utérus et test immunologique pour le cancer colo-rectal), ainsi que sur l’hésitation vaccinale et la réalisation de certains vaccins du calendrier (DTP, HPV, grippe, COVID-19, méningocoque), chez les populations socialement défavorisées ciblées par les projets CORHESAN (quartiers centraux) ou SEPT (quartiers nord).

Les objectifs spécifiques de ces 3 études sont d’évaluer :
-  l’impact de la médiation en santé sur :
-  l’intention au dépistage des cancers
-  l’intention et l’hésitation vaccinale
-  la réalisation d’actes de dépistage des cancers
-  la réalisation de vaccinations de rattrapage
-  les déterminants sociaux de : 
-  l’intention au dépistage des cancers
-  l’intention et l’hésitation vaccinale
-  la réalisation d’actes de dépistage des cancers
-  la réalisation de vaccinations de rattrapage inscrites au calendrier vaccinal

Période du projet :
-
Investigateur principal :

Stanislas Rebaudet

Membre(s) SESSTIM du projet :
Membre(s) hors SESSTIM du projet :

Pascal Chaud ; Florian Franke ; Anne Dutrey ; Marc Lescaudron

Commanditaires :

ARS PACA ,  Santé publique France

Partenaires :

ARS PACA ; Santé publique France ; Prospective et Coopération ; SEPT ; Hopital Européen de Marseille

Problématique:

A la demande de l’Agence Régionale de la Santé (ARS) PACA et avec le soutien de la Cellule Régionale de SpFrance, et de l’UMR1252 SESSTIM (Aix Marseille Université, INSERM, IRD), le projet CORHESAN – porté par l’Hôpital Européen Marseille, l’Association Prospective et Coopération et le SESSTIM – et l’Association Santé Environnement Pour Tous (SEPT), ont tous deux démarré en juillet 2022 une intervention de médiation en santé auprès des populations vulnérables de certains quartiers défavorisés de Marseille : respectivement du centre-ville (arrondissement 1 à 3 pour CORHESAN) et des quartiers nord (arrondissements 13 à 16 pour SEPT). Cette intervention concerne la promotion du dépistage de cancers (col de l’utérus, sein et colo-rectal) et de la mise à jour du calendrier vaccinal. Elle fait suite à la collaboration fructueuse de l’ensemble de ces acteurs dans le cadre du projet national MédiLAC (Médiateurs de lutte anti-covid) et du projet Hotspot COVID-19 en région PACA .

Ce projet permettra de nourrir la réflexion scientifique sur la médiation en santé, porté par le programme ISS de SpF en lien avec la recherche (un premier cadre théorique ayant été posé concernant les conditions d’efficacité de la médiation en santé pour favoriser le recours aux soins et à la prévention des populations éloignées du système de santé, dans le cadre d’une scoping revue rédigée avec l’université de Bordeaux , et demandant à être confrontés aux données de différents territoires).

Méthode :

Cette intervention de santé publique ciblant le dépistage des cancers et la vaccination, intègre une évaluation scientifique ambitieuse visant à produire des données probantes et des indicateurs d’efficacités de l’approche proposée. Pour cela, un design quasi-expérimental sur 4 niveaux est en cours de mise en place : 
i) Evaluation du processus basé sur un recueil en continu d’indicateurs permettant de décrire et quantifier les interventions, les activités menées auprès des individus rencontrés et les partenariats avec les professionnels associés aux interventions ;

ii) Etude transversale, basée sur des enquêtes connaissances-attitudes-pratiques (CAP) répétées en population, et une comparaison avant/après ici/ailleurs de l’hésitation vaccinale et de l’intention au dépistage, entre IRIS cibles et IRIS témoins. Le premier passage a été réalisé en septembre 2022 ;

iii) Etude « écologique » à l’échelle des IRIS de la ville, basée sur les données de production de l’Assurance Maladie, et une comparaison avant/après ici/ailleurs des actes de dépistage incidents (et des taux de dépistage) et des vaccinations incidentes (et de la couverture vaccinale), entre IRIS cibles et IRIS témoins ; une collaboration étroite a été nouée avec la CPAM de la région PACA et les premiers essais d’extraction sont imminents ;

iv) Etude de cohorte, basée sur une comparaison des vaccinations et des actes de dépistage réalisés dans les 12 mois suivants entre un échantillon de personnes rencontrées par les équipes de médiation en santé, et un échantillon de personnes contrôle tirées au sort et appariées sur la base de l’Assurance Maladie. Il s’agira d’une RIPH-3 et le protocole est en cours de finalisation pour dépôt au CPP et à la CNIL.

Un 5ème volet qualitatif est par ailleurs en préparation :
v) Etude qualitative, en collaboration avec la chaire « Démocratie en Santé et engagement des personnes concernées par le cancer », équipe CAN-BIOS du SESSTIM, Aix Marseille Université. Ce volet a pour objectifs de : 1/ décrire de manière approfondie les facteurs socioculturels contextualisés favorisant ou défavorisant (freins et leviers) l’adhésion à la vaccination et au dépistage des cancers, auprès des bénéficiaires et des professionnels et 2/ analyser la réception des messages de prévention par les bénéficiaires, et coconstruire avec eux des propositions d’amélioration de ces messages de prévention et des activités mises en œuvre. Combinée aux autres volets d’évaluation dans le cadre d’une approche mixte intégrée, cette étude permettra de mieux préciser l’attribution causale des effets des interventions.

Afin de décrire le fonctionnement du projet en termes de ressources (ou intrants) investies, les activités (ou inputs), les extrants (ou outputs), ainsi que de résultats à court et long termes, un outil de planification utilisant la méthodologie du modèle logique sera utilisé. Les résultats des 4 études d’évaluation quantitative permettront d’alimenter le modèle. 

Perspectives :

Produire des données probantes d’évaluation de ces interventions de médiation en santé et contribuer au programme « Inégalités sociales de santé » (ISS) de Santé publique France (SpFrance). Demande de financement à SpFrance en vue de recruter un chercheur post-doctoral afin de renforcer les capacités d’évaluation, d’obtention de données probantes et de valorisation scientifiques du projet.

Resultats:

Cet ensemble d’études permettra d’évaluer l’efficacité et l’efficience d’actions de médiation en santé visant à promouvoir le dépistage des cancers et le rattrapage vaccinal auprès des populations urbaines socialement défavorisées éloignées du système de santé. 
Il permettra également les freins sociaux au dépistage des cancers et à la vaccination des populations vulnérables des quartiers centraux et nord de Marseille.
Enfin, il constituera un retour d’expérience intéressant sur le montage et la conduite de projets de médiation en santé en France Métropolitaine.
Les résultats et données probantes produites par ce projet permettront :
-  d’éclairer de manière précise les politiques de santé publique en matière de dépistage précoce des cancers et de vaccination, et de guider les décisions des ARS en vue : 
-  de prolonger ou non les actions menées, 
-  d’en étendre voire d’en généraliser ou non le déploiement, 
-  d’expérimenter l’inclusion de nouvelles thématiques (maladies cardiovasculaires, nutrition etc…)
On peut rappeler que le comité de gouvernance stratégique des inégalités de santé en région PACA, issu de la mesure 27 de « lutte contre les inégalités de santé » du Ségur de la Santé, a fait de la médiation une des priorités.