La thèse démontre que l'environnement protectionniste en Inde a contribué à bâtir une industrie pharmaceutique solide. L'arrivée simultanée de l'Accord ADPIC et de la libéralisation économique a créé des « push factors » à la fois compétitifs et favorables, obligeant les firmes pharmaceutiques indiennes (FPI) à chercher de nouvelles voies de croissance à l’étranger. Les politiques des pays africains en faveur des génériques, l’action des organisations internationales et la nouvelle gouvernance des marchés financés par les bailleurs de fonds ont aussi induits des « pull factors » permettant aux FPI de s'engager davantage sur ces marchés.
Cette thèse montre à travers le cas du Mali que le marché en Afrique de l’Ouest francophone est divisé en quatre segments – le marché public financé par l'État et par des donateurs et le marché privé formel et informel – avec des réglementations différentes. Les FPI n'utilisent que l'exportation dans ces pays, mais leurs organisations varient selon le segment dans lequel elles souhaitent opérer.
Enfin, ce travail utilise l’étude du Synriam, un nouvel antipaludéen pour montrer que Ranbaxy a utilisé le partenariat avec Medicines for Malaria Venture pour développer ses capacités, accéder à de nouveaux marchés et gagner en légitimité. Cette étude met en évidence que les organisations internationales peuvent créer des barrières institutionnelles et influencer les stratégies d'entrée des firmes.
En conclusion, cette thèse illustre la richesse et la complexité du marché pharmaceutique africain et démontre également que les stratégies d'entrée sur le marché et d'exploitation des FPI sont influencées par l'environnement institutionnel sous-jacent.