ReSPPAC
Recours aux soins palliatifs hospitaliers des patients avec cancer de mauvais pronostic en France : étude nationale ReSPPAC
L’étude a pour objectif d’identifier les facteurs sociodémographiques, socio-économiques, cliniques et organisationnels de la fréquence et la précocité du recours aux soins palliatifs hospitaliers chez les patients atteints d'un cancer incident de mauvais pronostic en France
Matthieu Frasca
Matthieu Frasca, PH/MD, PhD ; Gaëlle Coureau, MCU-PH/PhD
Angeline Galvin, Post-doc/PhD, Équipe EPICENE, INSERM U1219, Université de Bordeaux
Pernelle Noize, PH/PhD, Équipe AHeaD, INSERM U1219, Université de Bordeaux
Simone Mathoulin-Pelissier, PU-PH/PhD ; Pierre Soubeyran PU-PH/MD, PhD, Institut Bergonié / CIC 1401, Bordeaux
Département Données et évaluation en santé, Direction de l’Observation, des Sciences des données, et de l’Évaluation, INCa, Paris
Financeur: l'Institut National du Cancer (INca)
Équipe EPICENE (coordinatrice du projet) INSERM U1219, Université de Bordeaux; Equipe CANBIOS, SESSTIM U1252, Aix-Marseille Université; Équipe AHeaD, INSERM U1219, Université de Bordeaux; Institut BERGONIE / CIC 1401, Bordeaux; Département Données et évaluation en santé Direction de l’Observation, des Sciences des données, et de l’Évaluation, INCa, Paris
Dans une population mondiale croissante et vieillissante, l'incidence du cancer est en constante augmentation. En 2018, 18,1 millions de nouveaux cas et 9,6 millions de décès par cancer sont survenus dans le monde. L'augmentation des cas entraîne un besoin croissant en traitements contre le cancer et en soins oncologiques de support pouvant inclure l'intervention d'équipes de soins palliatifs spécialisées, notamment en cas de cancer de mauvais pronostic. Les recommandations actuelles soulignent la pertinence d’un recours précoce dans cette situation. Les unités de soins palliatifs, les équipes mobiles et les hôpitaux de jour sont les principales structures de soins palliatifs hospitaliers (SPH).
En France, des secteurs de lits identifiés existent également. Ces structures se relaient tout au long du parcours de soins. Certains déterminants sont décrits comme associés à un moindre recours aux soins palliatifs spécialisés. Ils peuvent être sociodémographiques (âge avancé, isolement social), socioéconomiques (faible niveau d'éducation, faible revenu, lieu de résidence rural), liés à la santé du patient (niveau élevé de comorbidités, hémopathies malignes), ou encore au système de santé (centre à faible activité).
Les études sur le sujet connaissent plusieurs limites. Elles sont principalement basées sur des patients vivant aux États-Unis. Une seule étude nationale existe. Elles étudient la fréquence des recours mais rapportent rarement leur précocité.
La littérature peine aussi à distinguer les facteurs spécifiques aux différents types de structures palliatives. Les analyses devraient mieux prendre en compte la précocité du recours, le type de structures étudiées, le risque de décès précoce limitant l’accès à ces équipes et les biais liés à l'utilisation de données agrégées. Enfin l’évolution constante de l’organisation des soins, notamment l'intégration progressive des soins palliatifs en cancérologie nécessite une mise à jour régulière des données.
Il s’agit d’une étude épidémiologique observationnelle longitudinale. Ce projet est basé sur des données de la plateforme de données en cancérologie de l’Institut national du cancer.
Cette étude offrira une vision large, à l'échelle nationale, du parcours en soins palliatifs hospitaliers après un diagnostic de cancer de mauvais pronostic. En étudiant le premier recours chez des patients nouvellement diagnostiqués, ce projet est en phase avec les recommandations de recours précoce et l’évolution actuelle du modèle organisationnel des soins palliatifs hospitaliers pour les patients avec cancer. En complétant les données sur la fréquence par celles sur la précocité, ce projet offre une vision plus dynamique du parcours de soins que la littérature existante.
En distinguant les lits spécialisés des autres modalités d’intervention des équipes de soins palliatifs, cette recherche aidera de plus le clinicien souvent confronté à la faible disponibilité des lits de soins palliatifs à mieux orienter son patient.