CANNABAPA Quali
Médications à base de (ou dérivée du) cannabis pour la maladie de Parkinson: une étude qualitative
L’objectif principal est de comprendre les pratiques d’automédication au cannabis/CBD dans le cadre de la maladie de Parkinson en France
Les objectifs spécifiques sont de:
- Décrire les motivations à initier le cannabis/CBD et les raisons de continuer ou d’arrêter
- Documenter les modes de consommation, bénéfices et effets indésirables perçus
- Décrire les freins à l'usage
- Explorer le point de vues des aidants par rapport aux usages de cannabis/CBD
- Explorer les attentes des patients et de leurs proches sur la potentielle autorisation de cannabis/CBD pour la maladie de Parkinson en France
Tangui Barré, Géraldine Cazorla (co-investigatrice)
Christelle Baunez, Directrice de recherche en neurosciences (CNRS) à l’INT (Institut de Neurosciences de la Timone) et ex-présidente du comité scientifique de France Parkinson
Alexandre Eusebio, Professeur en neurologie, spécialiste de la maladie de Parkinson et membre de l’équipe de
Christelle Baunez à l’INT.
Association France Parkinson
La maladie de Parkinson (MP) induit une dégradation significative de la qualité de vie, avec un contrôle trop souvent transitoire des symptômes, qu'ils soient moteurs ou non, par les médicaments disponibles. Les patients expriment le besoin de thérapies complémentaires. Les dérivés de cannabis suscitent un intérêt marqué pour atténuer notamment les symptômes non-moteurs. Cependant, les données en vie réelle sur leur usage font défaut, surtout en France où l’usage est juridiquement contraint.
Afin de comprendre les motivations et les modalités d'utilisation chez des personnes vivant avec la MP, une étude qualitative sera menée auprès d'usagers actuels, d’anciens usagers et de proches d’usagers de cannabis/cannabidiol. Cette étude permettra d’explorer les représentations autour de ces produits et de comprendre leur place et leur rôle dans le vécu des personnes concernées à travers leurs points de vue et retours d'expériences.
Des entretiens semi-directifs seront menés auprès d'une trentaine de personnes vivant avec la MP et de proches aidants. Les participants seront recrutés par le biais d'un appel à participation de France Parkinson émis via la lettre d'information envoyée aux adhérents, ainsi que sur le site web et les réseaux sociaux de l’association.
L’approche qualitative pourrait permettre de discerner des bénéfices perçus et stratégies associées qui ne peuvent être mis en évidence par les essais cliniques.
Même en l’absence de recommandation d’utilisation des cannabinoïdes dans la prise en charge de la MP, notre projet pourra mettre en évidence des leviers pour améliorer la qualité de vie des patients qui en font usage. Nous pourrions notamment identifier des axes de réflexion concernant i) la qualité du suivi et du conseil médical, ii) la qualité et la disponibilité des informations sur le sujet, iii) l’accès à des produits de qualité (notamment cannabidiol dans un premier temps), et iv) la promotion d’une meilleure perception de ces usages par l’entourage/le personnel soignant.
Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications plus larges, en ouvrant des perspectives pour l’utilisation des produits à base de cannabis dans le traitement d’un éventail plus large de pathologies. Certains des enseignements pourraient ainsi inspirer des réflexions applicables à d’autres populations insuffisamment soulagées par les approches thérapeutiques actuelles.
Les résultats de cette étude fourniront un éclairage complémentaire aux données quantitatives du projet CANNABAPA (https://sesstim.univ-amu.fr/fr/projet/cannabapa), en analysant les expériences, motivations et perceptions liées à l’usage de produits à base de cannabis par des personnes atteintes de la MP en France.
Cette étude a obtenu un avis favorable du Comité d'éthique d'AMU en sa séance du 10 octobre 2024.