CANCER - RECONSTRUCTION MAMMAIRE
Reconstruction mammaire après cancer du sein dans un contexte de crise sanitaire : expériences des femmes et pratiques médicales
L’objectif général de cette étude est de mesurer les caractéristiques médicales et psycho-sociales des femmes ayant eu recours au système de santé à la suite de l’information donnée par l’AFFSAPS sur le retrait recommandé des prothèses PIP. Plus précisément, l’étude s’intéressera aux femmes ayant eu recours à la pose d’implants mammaires dans le cadre d’une reconstruction faisant suite à une mastectomie consécutive à un cancer du sein. Le processus (information/ explantation/remplacement) ainsi que les conséquences cliniques et psycho-sociales à court, moyen et long terme seront étudiées. Une attention particulière sera portée sur le partage de la décision de reconstruction et sur le niveau d’information des femmes. La relation médecin-malade et la question du partage de l’information sont au centre de cette problématique.
Période du projet :
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Commanditaires :
Cancéropôle Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le cadre du Soutien de Projet 2013 Axe D Epidémiologie et Sciences Humaines et Sociales.
Thèmes :
Problématique:
Les implants mammaires existent depuis près de 50 ans et des crises à répétition ont traversé ce champ de la chirurgie depuis plus de 20 ans. En 2010, une crise sanitaire conduit la France et le Royaume Uni à interdire la pose des prothèses de marque PIP (Poly Implant Prosthèse) ; l’AFSAPPS demande un rappel de toutes les patientes ayant des implants PIP, leur proposant un examen clinique, une échographie et une explantation si elles le souhaitent. En France 30 000 femmes auraient eu des prothèses PIP, parmi lesquelles près de 10 000 suite à reconstruction après cancer du sein.
La problématique abordée dans notre étude est celle de la réaction d’une population ayant un risque aggravé de santé, à un ensemble de recommandations de précaution qui lui ont été faites par les autorités sanitaires nationales dans un contexte de crise lié à une anomalie constatée dans un certain type de prothèses mammaires, les prothèses PIP.
Méthode :
Une enquête transversale spécifique a été nichée dans les cohortes ELIPPSE40 (femmes ayant eu un cancer du sein incident à moins de 40 ans) et ELLIPSE65 (femmes de 65 ans et plus ayant eu un cancer du sein incident dans 3 départements de PACA). Ces cohortes sont soutenues par le cancéropôle PACA depuis 2003) et le recueil incident des cas associé à leur suivi prospectif nous assure une base exhaustive et non biaisée de recueil de l’information. Dans ELIPPSE40 le taux de reconstruction après mastectomie était de 32% (n=203) alors qu’il n’est que de 14% (n=94) dans ELIPPSE65. Devant la nécessité pour interpréter les résultats de savoir quel type d’implant avait été initialement mis en place, information que seules les femmes sont en mesure de connaître puisque ce sont elles qui sont détentrices de la carte indiquant le dispositif médical utilisé, un recueil de données spécifique a été mis en place. Ce recueil de données incluait un questionnaire administré par téléphone auprès des 185 femmes ayant eu une reconstruction mammaire à la suite de leur cancer du sein.
Perspectives :
Les données sont actuellement en cours d’analyse. Parmi les 185 femmes interrogées, 29 avaient été reconstruites après mars 2010, 27 étaient injoignables, 6 ont refusé de participer, et 4 étaient décédées ou en récidive. Les analyses porteront donc sur les 119 femmes restantes, ayant eu une reconstruction avant mars 2010. Parmi elles, 97 avaient moins de 40 ans au moment du diagnostic et 22 avaient plus de 65 ans.
Grace à la qualité des données observationnelles en temps réel des cohortes ELIPPSES, ce projet permettra très rapidement d’étudier en 2013-2014 et avec un recul suffisant, l’influence de l’alerte sanitaire 2010-2011 sur les pratiques chirurgicales des médecins et sur la perception par les femmes de leur participation à la décision quant au retrait d’implants mammaires suite à la crise sanitaire des implants de la marque PIP.
