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La dengue est un fléau totalement oublié en Afrique de l’Ouest. L’arrivée du nouveau coronavirus ne va malheureusement rien faire pour changer l’attention des décideurs, intervenants et professionnels de santé. Pourtant, nos travaux de recherche ont montré que plusieurs sérotypes de ce virus circulaient dans la capitale du Burkina Faso, qu’une épidémie saisonnière sévissait depuis plusieurs années et que les professionnels de santé ne disposaient pas de toutes les connaissances pour prendre en charge efficacement les patients. De plus, les populations ne sont pas informées des épidémies et du vecteur qui transmet ce virus dont les symptômes de la maladie sont proches du paludisme, laissant circuler la perception de la présence d’un palu-dingue ! Si décrire la présence d’une épidémie est relativement facile, agir contre est plus difficile. Ainsi, notre équipe de recherche interdisciplinaire a décidé, après ces travaux descriptifs, de tenter d’agir pour lutter contre la dengue à Ouagadougou. Sur la base des plus récentes données probantes, de l’explicitation des préférences communautaires et de la mobilisation des populations locales, le contenu d’une intervention a été formulé puis mise en œuvre. Par la suite, une équipe interdisciplinaire a développé un devis de recherche en méthodes mixtes afin d’analyser l’intervention dans sa globalité : fidélité d’implantation, mise en œuvre, efficacité et distribution spatiale. Cette communication vise à présenter l’ensemble de ce processus méthodologique qui, selon nous, est le plus pertinent pour évaluer une intervention complexe dans une perspective globale et interdisciplinaire.
