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Accès aux soins et Politiques migratoires en Europe. Le parcours de vie des migrants subsahariens vivant avec le VIH/Sida et l'hépatite be Un regard croisé entre la France et l'Italie.

Nom du titulaire  : 
Cecilia Santilli
Type de doctorat  : 
Doctorat en anthropologie
Date de la soutenance  : 
Nom du directeur de thèse  : 
Laurent VIDAL
Email du directeur de thèse  : 
Nom du co-directeur  : 
Giuseppe DOMENICO SCHIRRPA

En France et en Italie, le sida et l’'hépatite b touchent de façon massive les migrants qui proviennent d’'Afrique Subsaharienne, majoritairement ceux vivant des situations de précarité politique, sociale et économique. Depuis 2010, alors que l’'épidémie du sida s’'est normalisée dans les pays occidentaux, on assiste dans ces deux pays à un intérêt croissant des politiques publiques autour de l’hépatite b, celle-ci étant de plus en plus associée au VIH dans les stratégies de lutte mises en place au sein des populations migrantes. En dépit de ce constat et suite au durcissement des politiques migratoires, les difficultés concernant l’accès aux soins et aux droits se sont accrues pour les migrants vivant avec ces deux infections dans les deux pays. En croisant les trajectoires politiques des deux infections et leur utilisation dans le domaine des politiques migratoires, cette thèse présente et analyse les modalités de prise en charge du sida et de l’'hépatite b au sein des migrants « primo-arrivants » originaires d’'Afrique Subsaharienne. Ce travail entend démontrer que ces pratiques de prise en charge, telle qu’'elle se pratique aujourd’'hui en France et en Italie, sont partie prenante de la construction de nouvelles formes d’inégalité. Situé au carrefour de l’'anthropologie politique de la santé, de l’'anthropologie de l'’immigration et de l'’anthropologie de l’'État, ce travail se déroule dans un contexte de politiques néolibérales où le soupçon envers les migrants domine, tout autant que les rhétoriques des « ressources limitées » de l’'Etat-social. L’'étude du traitement social du sida et de l’'hépatite b au sein de ces populations constitue alors un domaine exemplaire pour analyser la manière dont le rapprochement de logiques apparemment opposées, liées à la sélectivité des politiques migratoires et de l’'universalisme des politiques sanitaires, se croisent. L'analyse est comparative et associe une étude microsociale et ethnographique des pratiques quotidiennes de prise en charge des patients migrants atteints du sida et de l’'hépatite b – des pratiques observées dans deux structures qui s'occupent des migrants « primo-arrivants » à Paris et à Rome (Comede à Paris, Samifo à Rome) – et une étude macrosociale portant sur la traduction des évolutions politiques de la santé des migrants et de la lutte contre le VIH et l’hépatite b, et ce du niveau international à celui des deux pays concernés, la France et l’'Italie