DREAM
Evaluation médico-économique de deux stratégies de maintenance thérapeutique : une monothérapie par lopinavir/r (LPV/r) versus une trithérapie associant tenofovir/emtricitabine/efavirenz (TDF+FTC+EFV) chez des patients ayant un ARN VIH-1 contrôlé
L'objectif de ce projet est de comparer l’efficacité et le coût des deux stratégies de traitement de maintenance de l’essai DREAM : une monothérapie par lopinavir/r (LPV/r) versus une trithérapie associant tenofovir/emtricitabine/efavirenz (TDF+FTC+EFV) chez des patients ayant un ARN VIH-1 contrôlé.
Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Hépatites virales B et C (ANRS).
Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, Hôpital Saint-Antoine, Paris (Pr PM Girard) , INSERM U897, Bordeaux.
L’évaluation médico-économique d’une stratégie de maintenance par monothérapie par Lopinavir ouvre des perspectives de recherche intéressantes tant au niveau national qu’international. Si le Lopinavir est aujourd’hui largement utilisé dans les pays développés, il est en passe de revêtir une place non négligeable dans la prise en charge des patients VIH+ dans les pays en développement, car il comporte des avantages notables par rapport à d’autres médicaments : une seule prise par jour, une conservation sans réfrigération, et pas de restrictions alimentaires. D’autre part, la formulation du médicament Lopinavir est proposée aux pays en développement à un prix réduit dans le cadre de programmes nationaux d’accès aux ARVs. Nous proposons donc de coupler l’analyse économique avec l’évaluation clinique dans le cadre de l’essai DREAM. Une telle procédure permet de disposer de données de qualité pour la réalisation de l’évaluation économique et de proposer des arguments économiques à l’intérieur même du processus de diffusion de l’innovation. Les premières informations obtenues de cette manière peuvent alors jouer un rôle non négligeable sur le développement de l’innovation et l’aide à la décision.
Nous présenterons une première analyse économique sur les données à la semaine 96 ; l’évaluation de la tolérance et de la qualité de vie dans l’essai DREAM permettra d’affiner le résultat clinique en valorisant le parcours du patient dans les différents états de santé (définis au regard de critères virologiques, cliniques mais également du ressenti du patient). Dans une seconde étape, nous projetterons le devenir à long terme des patients de l’essai à partir de méthodes validées. Les critères d’efficacité seront la proportion de patients en succès virologique à la semaine 96 et le nombre d’années de vie gagnées. Les ressources consommées seront valorisées à partir des remboursements de la Sécurité Sociale et le coût des traitements sera déterminé à partir des prix de catalogue des laboratoires pharmaceutiques. Le point de vue de la société sera retenu pour cette étude. En plus des coûts directs, les coûts indirects, à savoir la perte de productivité liée au temps de travail perdu par le patient et mesurée par le nombre de journées de travail perdues, seront intégrés à l’analyse.
Pour réduire au maximum les biais inhérents à la réalisation d’une évaluation économique au sein d’un essai clinique, nous ajusterons les résultats de l’analyse sur un ensemble de paramètres de coûts afin de se conformer à ce qu’on appelle communément la pratique courante. Ce projet a été retardé à cause des inclusions plus lentes que prévues dans l’essai.
Les inclusions se sont terminées en juin 2011, 197 personnes ont été incluses et sont suivies pendant 25 mois. L'analyse du critère principal de jugement est en cours et des contacts ont été pris par l'équipe avec le Centre de Méthodologie et de Gestion (CMG) à Bordeaux pour préparer l'analyse médico-économique.