SANU GUNDO
Enquête sur la faisabilité d’une prise en charge communautaire du VIH, et son impact sur l’accès et la rétention dans les soins dans les zones d’orpaillage au Mali
Etudier la faisabilité de la PEC communautaire dans le contexte des zones d’orpaillage et évaluer sa contribution à la mise en relation des PVVIH avec le système de santé et leur rétention dans les soins, ainsi que son effet sur leur état de santé.
Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les Hépatites Virales (ANRS).
ARCAD-Sida, Bamako, Mali
La convergence de populations clés sur les sites d’orpaillage laisse présumer de la forte exposition au risque VIH pour les personnes qui vivent sur ces sites. Le contrat d’initiation Sanu Gundo a montré une prévalence de 8% sur le site de Kokoyo, largement supérieure au 1,1% national. Les taux importants de perdus de vue suggèrent les difficultés expérimentées par le système de santé pour le suivi des PVVIH. L’introduction d’une offre de prise en charge communautaire du VIH à proximité des populations dans les sites d’orpaillage pourrait contribuer à l’amélioration non seulement de l’accès à la prévention et au dépistage du VIH, mais aussi de l’accès et à la rétention dans les soins. Cette offre de soins sera proposée par l’association ARCAD-SIDA.
Il s’agit d’un essai d’intervention non-randomisé avec des activités communautaires incluant un test de dépistage du VIH organisées par ARCAD-SIDA sur deux sites d’orpaillage. Les PVVIH identifiés sur le site de Fala acceptant de participer à l’étude constitueront le groupe contrôle et seront orientées en accord avec les recommandations actuelles vers les Centres de Santé de Référence (CSREF) pour une prise en charge (PEC) classique. D’autre part, les PVVIH du site de Kofoulatiè acceptant de participer à l’étude et la PEC communautaire du VIH par ARCAD-SIDA constitueront le groupe intervention. L’efficacité de l’intervention devrait se manifester sur une différence du taux de perdus de vue allant de 30% dans la PEC classique (i.e. taux national au Mali) à 12% dans la PEC communautaire (taux des activités de PEC d’ARCAD-SIDA sur d’autres populations). Pour mettre en évidence cette différence, les activités d’ARCAD-SIDA seront proposées à environ 3513 personnes (1616 femmes et 1897 hommes) permettant de reproduire la prévalence du VIH de l’ordre de 8% estimée lors du contrat d’initiation. L’échantillon sera constitué par 281 personnes : 1) 134 sur le site de Fala (groupe contrôle) ; et 2) 147 sur le site de Kofoulatiè (dont 134 dans le groupe contrôle ; et 13 acceptant de participer à l’étude mais refusant la PEC communautaire). Des données pour les 281 participants seront collectées à différents points dans le temps : 1 mois après le dépistage pour le VIH (M1) et tous les trois mois jusqu’à M12. Les données concernant les caractéristiques et l’historique des activités VIH des CSREF seront collectées sur des fiches standardisées.
Le recueil de données est prévu pour la fin de l’année 2019. Les résultats de la recherche permettront de pallier au manque de données épidémiologiques sur le VIH dans les zones d’orpaillage, sur la manière dont le lien entre les PVVIH et avec les soins et fait, et sur l’ampleur du problème de perte de vue des PVVIH. Les résultats de la recherche permettront de tester la faisabilité de la mise en place de services communautaires de proximité pour la prise en charge du VIH dans les zones d’orpaillage et d’évaluer leur contribution à la rétention des PVVIH dans les soins. Ce projet constitue une expérience pilote proposant une alternative pour le traitement et le suivi des PVVIH adaptée au contexte des populations des zones d’orpaillage. La réussite de ce projet pourrait permettre l’étendue de la stratégie proposée aux autres zones d’orpaillage du Mali.