AERLI
Accompagnement et Education aux Risques Liés à l'Injection
L’objectif principal de cette recherche est de mesurer les effets d’une intervention éducative auprès des personnes accueillies dans les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues (CAARUD), centrée sur les pratiques d’injection en particulier liées aux risques de transmission de pathologies infectieuses (VIH, VHC) et de dommages veineux.
Cette étude permettra par ailleurs de mesurer la faisabilité et l’acceptabilité de ce type d’intervention éducative dans les CAARUD ainsi que l'ampleur du renforcement des compétences des personnes ayant bénéficié de l’accompagnement à l’injection, notamment d'un point de vue psycho-social (par exemple le niveau d’appropriation de l’enseignement reçu, le niveau de recours aux services de dépistage, de soins et de soutien,…).
Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Hépatites virales B et C (ANRS).
AIDES , Médecins du Monde.
La politique française pour la réduction des risques a contribué très largement à réduire l’incidence du VIH chez les personnes consommatrices de produits psycho-actifs par la voie injectable (les personnes CPPVI). Cependant, la prévalence et l’incidence des infections par le virus de l’hépatite C (VHC) ainsi que des dommages veineux restent encore très élevés dans cette population. Ce projet permettra d’expérimenter et d’évaluer la mise en place de dispositifs innovants à même d’améliorer la santé de ces personnes.
L’accompagnement et l’éducation à l’injection a pour objectif principal de permettre aux personnes CPPVI d'apprendre à s'injecter d'une façon plus sûre et de mieux gérer les risques associés à la pratique de l'injection, notamment les infections virales (VHC et VIH) ainsi que les autres dommages et infections associés à l'injection. Elle consiste en une série de sessions éducatives avec des personnes CPPVI demandeuses d'un soutien sur leur pratique de l'injection comprenant à la fois, un échange pédagogique sur les pratiques d'injection et l'injection par la personne d'une substance qu'elle consomme habituellement, en présence d'acteurs associatifs formés.
Ce projet de recherche contribue à atteindre l'un des objectifs du Plan National de Lutte contre les Hépatites B et C 2009- 2012 à savoir : disposer de recommandations pour l’élaboration de programmes légitimés d’éducation aux risques liés à l’injection afin de réduire les pratiques à risques. En outre, la SECS et son évaluation s'inscrivent légalement dans le référentiel français de la réduction des risques en direction des usagers de drogues approuvé par décret le 14 avril 2005.
Cette recherche multicentrique nationale comparera l’évolution des critères pendant un an entre :
- Un groupe intervention composé de personnes qui bénéficieront des séances d’accompagnement à l’injection dans les CAARUD sélectionnés (au moins 3 séances étalées sur une durée maximale de 5 mois)
- Un groupe témoin composé de personnes qui fréquentent des CAARUD fonctionnant selon le référentiel de la pratique courante.
Les données seront collectées auprès des personnes recrutées dans l’étude, lors d’entretiens téléphoniques avec un enquêteur du centre de méthodologie et de gestion. Ces entretiens intègreront notamment des échelles quantitatives validées portant sur les gestes susceptibles de transmettre le VHC dans le mois précédant l’entretien (BBVTRAQ- SV) et sur des facteurs motivationnels associés à l’appropriation sur le long terme par les personnes de comportements favorables à leur santé. L’évaluation sera faite à J0, M6 et M12 pour chacun des groupes.
La phase d'inclusion a débuté en juillet 2011 dans 17 centres (8 centres Interventions et 9 centres Témoins) en France métropolitaine, et s'est terminée en décembre 2012. 305 personnes ont signé un consentement pour participer à l’étude (168 dans le groupe intervention et 137 dans le groupe témoin). Parmi elles, 271 ont réalisé leurs J0 avec suffisamment de données (144 dans le groupe intervention et 127 dans le groupe témoin), 169 leurs M6 (77 dans le groupe intervention et 92 dans le groupe témoin) et 118 leurs M12 (46 dans le groupe intervention et 72 dans le groupe témoin).
L'évaluation réalisée à six mois (M6) et à un an (M12) pour chacun des groupes permet d’analyser l’impact de l’intervention sur les pratiques à risque de VHC et la perception de l’état veineux. Les études sont en cours de finalisation.