GOUVERNANCE ET SIDA EN AFRIQUE
Gouvernance et sida en Afrique : accès universel, différentiels nationaux. Limites, obstacles et perspectives. (contrat d'initiation)
L’hypothèse principale est que les échecs comme les réussites dans la mise en oeuvre des recommandations internationales et nationales ne sont pas liées à un déficit d’expertise mais à l’absence ou à la faiblesse du lien entre les décideurs politiques et institutionnels et les réseaux d’experts et d’acteurs de la santé publique. En d’autres termes, il s’agit dans cette hypothèse de souligner l’écart, les contradictions et les faiblesses du lien entre gouvernance et compétences.
L’objectif principal est de documenter les processus de mise en oeuvre des recommandations internationales et participer à une meilleure synergie des acteurs concernés. L’ambition opérationnelle de cette recherche est de travailler sur la construction de ces liens, sur leur institutionnalisation. Autrement dit, il s’agit de formaliser les relations entre les réseaux de politiques publiques qui interviennent dans la réalisation d’actions de santé publique à partir d’un thème transversal (L'Accès universel) et de thèmes particuliers : PTME, prise en charge des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV), prise en charge et prévention auprès de populations vulnérables suivant les pays (MSM, usagers de drogues, par exemple).
Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Hépatites virales B et C (ANRS 12251).
France : CERAPS Lille2 / Sénégal : Institut Africain de la Gouvernance , IRD Dakar , Université Cheikh Anta Diop, Dakar / Burkina Faso : GRIL (Groupe de Recherche sur les Initiatives Locales), Université de Ouagadougou , OMS, Ouagadougou / Cameroun : Fondation Paul Ango Ela , ISPM (Institut Supérieur de Management Public, Yaoundé).
Dans un contexte de raréfaction des ressources lié notamment à la crise financière internationale, notre projet vise à comprendre les configurations d’acteurs nationaux, locaux et internationaux impliqués dans l’organisation de la prise en charge des patients en Afrique. Dans ces circonstances, le danger est réel d’une remise en cause de l’Accès universel prôné par la communauté internationale dès 2006 et renforcé par l’objectif du Test and Treat. Or en 2010, la couverture moyenne de l’accès aux ARV en Afrique a seulement atteint environ 45%. Dans cette optique, les réseaux transnationaux impliqués, par exemple, dans la confection des demandes des pays pour accéder aux financements internationaux, ainsi que dans l’organisation sanitaire et administrative de la prise en charge occupent une place cruciale.
Il s’agit de tenter d’agir sur les continuités et réduire les discontinuités de réseaux, d’experts (chercheurs, consultants, politiques, etc.). Le travail est envisagé dès la construction du projet avec les différents types d’acteurs classiques :
- Au niveau des organisations internationales (ONUSIDA, OMS, Fonds Mondial) : organisations internationales, notamment les partenaires des Nations Unies officiellement coordonnés par l’ONUSIDA ;
- A l’échelon des partenaires multilatéraux (Banque mondiale, Union Européenne, etc.) ;
- Au niveau national (Ministères de la santé, Comités nationaux de lutte contre le sida) / Au niveau des associations.
Les résultats et les perspectives de ce contrat d’initiation entraînent le dépôt d’un projet d’envergure à un prochain appel d'offres de l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida.