DISPARITES SPATIALES RECOURS PSYCHOTROPES
Disparités spatiales du recours aux médicaments psychotropes à Marseille : étude de l’influence du contexte résidentiel par une approche multiniveau
Ce projet a pour principaux objectifs de : - décrire et quantifier les disparités spatiales de différentes variables de recours aux médicaments psychotropes à l’échelle des Iris de la commune de Marseille ; - identifier, à l’aide d’analyses multiniveaux, les caractéristiques du contexte de résidence (sociales, liées à l’habitat et exposition au bruit) associées au recours aux médicaments psychotropes, indépendamment des facteurs individuels et des facteurs liés aux médecins prescripteurs.
Il vise également à développer une méthodologie d’estimation d’indicateurs épidémiologiques d’exposition au bruit environnemental au niveau des Iris et à étudier le lien entre ces indicateurs et les caractéristiques socio-économiques des Iris.
Institut de Recherche en Santé Publique (IRESP) dans le cadre de l’appel à projets de recherche 2008 Territoires et Santé , Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie dans le cadre du Fonds d’Intervention pour la Qualité et la Coordination des Soins de la région Paca (FIQCS) / Association nationale de coordination des actions de formation continue et d’évaluation en médecine spécialisée (AFORSPE) , Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) dans le cadre de l’appel à propositions de recherche 2009 Environnement-Santé-Travail.
Soldata Acoustic , Agence régionale de santé Paca , Direction régionale du service médical (DRSM) Paca-Corse , Association nationale de coordination des actions de formation continue et d’évaluation en médecine spécialisée (AFORSPE).
En France, la consommation de médicaments psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs) est plus élevée que dans la plupart des autres pays européens. Mais les recommandations de bonnes pratiques concernant durées de prescription et indications des traitements sont peu respectées et certaines co-prescriptions de médicaments psychotropes non justifiées, voire dangereuses. Cette situation inquiète les autorités publiques en raison notamment des risques de dépendance et des graves effets secondaires que peuvent provoquer certains de ces médicaments.
Des études ont montré l’existence de disparités spatiales importantes de la prévalence des remboursements de médicaments psychotropes en France dont les causes ne sont pas encore bien comprises. Ces disparités s’expliquent en partie par les variations de distribution des déterminants individuels et d’autres facteurs tels que les variations de pratiques médicales. Comme pour d’autres problèmes de santé, la question se pose de l’influence des caractéristiques socio-économiques et physiques du contexte de résidence. A notre connaissance, seules deux études ont étudié les facteurs contextuels associés à l’usage de ces médicaments, indépendamment des facteurs individuels, et de nombreuses hypothèses restent à tester.
De telles études sont d’autant plus nécessaires qu’il existe un besoin et une demande accrue des décideurs pour mieux connaître leurs territoires et comprendre leurs disparités. Ceci est particulièrement vrai à Marseille où il existe de forts contrastes territoriaux socio-économiques et sanitaires, et où la santé mentale est devenue une priorité de santé pour les élus locaux. En Paca, une collaboration mise en place depuis plusieurs années entre l’ORS Paca et l’ex-Union régionale des caisses d’assurance maladie offre par ailleurs un contexte favorable à l’étude des disparités spatiales de recours aux médicaments psychotropes à partir des données de remboursements de l’Assurance maladie.
L’étude concerne la population adulte assurée du régime général stricto sensu résidant à Marseille. Ce travail nécessite le croisement de plusieurs bases de données provenant de l’Assurance maladie, de l’Insee et sur les expositions au bruit. Ces données sont géocodées à l’Iris. Les variations spatiales des indicateurs de recours aux psychotropes, d’exposition au bruit et d’un indice de précarité construit par une analyse en composante principale à partir des variables de l’Insee sont cartographiées. Les interrelations entre inégalités territoriales socio-économiques et expositions au bruit sont analysées à l’aide de régressions tenant compte des phénomènes d’autocorrélation spatiale (simultaneous autoregressive models). Des analyses multiniveaux de type classification croisée sont utilisées pour analyser le rôle du contexte de résidence indépendamment des caractéristiques individuelles et des médecins.
Les travaux conduits en 2011 ont permis de travailler sur les inégalités sociales d’exposition au bruit environnemental routier à Marseille et de montrer que les niveaux de bruit environnemental routier les plus élevés sont rencontrés le plus souvent dans les quartiers où résident les classes moyennes. Ils ont aussi montré que la mise sous traitement antidépresseur dans les populations les plus précarisées est moins fréquente que dans les populations non précaires et que la durée de ces traitements est aussi plus courte dans ces populations que les durées préconisées dans les recommandations de bonne pratique.
L’année 2012 sera consacrée à la finalisation des analyses et à la valorisation scientifique.
Bruit routier et statut socio-économique : étude des inégalités environnementales à un niveau géographique fin au sein de la commune de Marseille
Small-area analysis of social inequalities in residential exposure to road traffic noise in Marseilles, France.
Is exposure to night-time traffic noise a risk factor for purchase of anxiolytic-hypnotic medication? A cohort study
Social inequalities in new antidepressant treatment: a study at the individual and neighborhood levels
Social inequalities in antidepressant treatment