DIABETE - PARCOURS DE SOINS
Efficience du suivi des diabétiques en médecine de ville
L’objectif de cette étude est de décrire la fréquence de réalisation des examens de suivi recommandés par la HAS lors de la prise en charge de patients diabétiques et de vérifier l’impact de différents facteurs liés aux médecins et aux patients sur la qualité du suivi.
Il s’agira en particulier de vérifier si, indépendamment des autres facteurs liés aux patients et leur maladie (sa gravité en particulier), la spécialité du médecin, le volume de sa patientèle diabétique, son appartenance à un réseau diabète, mais aussi l’offre de soins dans sa zone d’exercice ont un impact sur le suivi de ses patients.
Agence Régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS PACA).
Direction Régionale du Service Médical Provence-Alpes-Côte d'Azur Corse (DRSM Paca-Corse), Réseau Diabaix, Réseau Marseille-Diabète
Le diabète est une maladie chronique associée à une réduction de l’espérance de vie, une altération de la qualité de vie et des complications macro et micro-vasculaires (rétinopathie, néphropathie, risques cardio-vasculaires…). En France comme dans de nombreux pays étrangers, la prévalence du diabète ne cesse d’augmenter, du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation de la prévalence de facteurs de risque tels que l’obésité et la sédentarité.
La Haute autorité de santé (HAS) a publié des recommandations de bonne pratique pour le suivi médical du diabète, lesquelles ont servi de base à la définition de l’objectif n°54 de la loi relative à la politique de santé publique d’août 2004. Les études Entred 2001 et 2007 de l’Institut de veille sanitaire (InVS) ont montré que le suivi médical du diabète en France était encore éloigné des recommandations pour certains actes, malgré une nette amélioration des pratiques ces dernières années. La qualité du suivi médical varie en fonction des caractéristiques sociodémographiques du patient, de son état de santé et du nombre de recours aux médecins. Des études internationales ont par ailleurs souligné le rôle des caractéristiques personnelles et professionnelles des médecins, mais, à notre connaissance, ceci n’a pas été étudié en France.
Suivi d’une cohorte de bénéficiaires du régime stricto sensu de l’Assurance maladie de la région Paca traités pour un diabète de type 2 du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2010. Un bénéficiaire sera considéré comme diabétique de type 2 traité s’il a bénéficié d’au moins 3 remboursements d’antidiabétiques oraux (ADO) sur une période de 12 mois (méthodologie similaire à celle de l’étude Entred). Pour chaque bénéficiaire, sont disponibles les variables suivantes : âge, sexe, couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) oui/non, Affection de longue durée (ALD) oui/non et, le cas échéant, n° de l’ALD), du détail des remboursements d’ADO, d’insuline et de certains actes (consultations…) et de certaines classes médicamenteuses (médicaments cardiovasculaires, antibiotiques…). Chaque bénéficiaire est rattaché au médecin à l’origine du plus grand nombre de remboursements d’ADO. Pour chaque médecin, les données disponibles incluent des caractéristiques personnelles (âge, sexe) et professionnelles (spécialité, volume d’activité, appartenance à un réseau diabète…). Chaque bénéficiaire est rattaché à son canton de résidence.
Le suivi médical du diabète est étudié à partir des indicateurs retenus dans la Loi de santé publique et un score global de prise en charge pourra également être construit.
Afin de vérifier l’impact des caractéristiques du médecin et de l’offre dans sa zone d’exercice sur le suivi médical du diabète, des analyses de régression multiniveaux seront mises en œuvre.
Des résultats préliminaires indiquent que, après 12 mois de suivi, 3 dosages d’HbA1c -comme cela est recommandé par l’HAS- n’avaient été effectués que chez 38,5 % des patients. Le dosage de micro-albuminurie était le moins fréquemment réalisé (25,4 % des patients).