En Afrique, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est essentiellement transmise par voie sexuelle. Dans ce contexte, les professionnel(le)s du sexe (PS) et leurs clients sont exposés à un risque accru de VIH, principalement en raison du nombre élevé de leurs partenaires sexuels et de leurs comportements sexuels à risque. Les liens étroits entre sexe transactionnel et vulnérabilité au VIH sont reconnus depuis le début de l’épidémie du VIH, et sont l’objet d’une littérature très abondante qui ne cesse de se développer. En revanche, peu de données probantes sont disponibles sur ces liens chez (1) les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et (2) les populations migrantes des zones d’orpaillage traditionnelles ayant un accès limité aux soins de santé en Afrique de l’Ouest.
Ce travail de thèse évalue les liens entre le recours au sexe transactionnel et le risque du VIH parmi ces deux populations clés, à partir des données recueillies dans le cadre (1) d’une cohorte interventionnelle réalisée en 2015 auprès des HSH dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali et Togo), et (2) de l’enquête transversale d’un contrat d’initiation réalisée en 2015 auprès de la population du site d’orpaillage traditionnel de Kôkôyô au Mali. Cette thèse a permis de caractériser les profils de risque des HSH impliqués dans le sexe transactionnel et ceux des professionnelles de sexe. Les résultats montrent que ces participants présentent des vulnérabilités socioéconomiques ainsi que des comportements sexuels à risque associés à leur pratique augmentant ainsi leur risque d’exposition à l’infection par le VIH. Ces résultats contribuent ainsi à mieux optimiser la mise en place des interventions de prévention du VIH adaptées à ces populations clés.