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CRIT-EFF

Opinions croisés sur les critères d’efficacité des traitements du cancer (patients, médecins, population générale, décideurs)

L’objectif principal est de questionner les critères d’évaluation des traitements anticancéreux en situation métastatique sur l’ensemble des dimensions entre lesquelles il est nécessaire d’effectuer des arbitrages : critère clinique (survie globale, survie sans progression, …), qualité de vie au sens large et coût des traitements auprès de ces cinq populations.
Le second objectif est de proposer la mise en œuvre d’une méthode encore peu connue au niveau international en économie de la santé et, à notre connaissance, encore non utilisée en France (la méthode Q-methodology), et de participer au débat sur les améliorations méthodologiques à apporter.

Project period
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Sponsors:

Ligue Nationale Contre le Cancer (LNCC).

Partners:

Institut Paoli Calmettes.

Research topics:
Research question:

Lorsqu’un nouveau traitement contre le cancer est découvert, il doit passer devant une commission pour obtenir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) et est évalué selon des critères « d’efficacité, de qualité et de sécurité ». Ces critères sont peu précis et pourraient être complétés. L’actualité récente a mis en avant la nécessité de questionner cette procédure. Dans le domaine qui nous intéresse, la cancérologie, des molécules sont apparues améliorant la survie sans rechute, mais sans incidence sur la survie globale posant ainsi la question de l’indicateur d’efficacité le plus pertinent. Cette question est d’autant prégnante en situation métastatique, lorsque les chances de guérison sont plus faibles, l'espérance de vie diminuée et l’objectif des traitements est plus souvent de contrôler les symptômes et de prolonger la survie que de guérir.
A l'heure actuelle, il n'y a pas vraiment de consensus sur les critères importants à retenir pour l’obtention d’une AMM en situation métastatique. Parce que les opinions et perceptions diffèrent d’un individu à l’autre, mais aussi d’une population à l’autre, il nous a semblé essentiel d’enquêter l’ensemble des acteurs concernés : patients, oncologues médicaux, membres de l’industrie pharmaceutique, décisionnaires public et membres de la population générale.

Method:

Pour répondre à cet objectif, nous avons recours à la Q-methodology. Cette méthode, introduite par William Stephenson, physicien et psychologue, permet d’explorer la subjectivité tout en gardant la transparence, la rigueur et les fondements mathématiques des techniques quantitatives. Typiquement, on présente aux individus un ensemble d’énoncés sur un sujet et on leur demande de les classer en fonction de leur point de vue, préférences, jugements,… sur une grille de classement (distribution quasi-normale). Les résultats permettent de décrire une «population» de points de vue, c’est cette transposition qui s’appelle une Q-analysis. Les facteurs qui en résultent représentent des groupes d’individus qui ont un point de vue similaire. L’analyse des corrélations permet de faire ressortir les (dis)similitudes entre points de vue. L’analyse factorielle permet de révéler et d’interpréter un nombre réduit de points de vue exprimés.
Le questionnaire est administré en face à face assisté par ordinateur pour les patients et la population générale, et à remplir en ligne pour les oncologues, les membres de l’industrie pharmaceutique et les décisionnaires publics.

Research prospects:

Plus d’une centaine d’énoncés ont été obtenus après revue de la littérature et entretiens semi-directifs auprès des cinq populations concernées. Une liste définitive de 34 énoncés a été retenue. Une analyse Alceste est en cours.
La passation auprès de 50 membres de la population générale est terminée, celle auprès des patients se terminera à la fin du mois de février 2012. Les courriers d’informations sont en cours d’envoi pour les oncologues, les membres de l’industrie pharmaceutique et les décisionnaires.