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SOREMA - ANR

Interventions publiques et inégalités de santé dans les écosystèmes naturels et sociaux recomposés de la sous-région du Mékong

Ce projet a quatre objectifs :
- identifier les mécanismes générateurs d’inégalités à travers l’évolution du paludisme et la diffusion de la résistance.
- montrer les réaménagements écologiques associés aux déplacements humains, car ceux-ci reconfigurent les dynamiques endémiques de l’infection et conduisent à une recrudescence de l’infection et de la résistance aux médicaments.
- réaliser une mise en perspective historique du paludisme qui permet de comprendre dans quels cadres et dans quelles directions évoluent les nouvelles politiques de santé.
- analyser les interrelations entre stratégies internationales, politiques nationales, interventions locales et savoirs intégrés.

Période du projet :
-
Commanditaires :

Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le cadre du Programme Métamorphose des sociétés 'Inégalité-Inégalités' 2011.

Partenaires :

Institut de Recherche pour le Développement (IRD) , Institut Pasteur du Cambodge.

Problématique:

Ce projet explore les logiques sanitaires d’interventions les plus récentes destinées à lutter contre le paludisme. L’ambition est de contribuer à l’analyse des systèmes de santé mis en place pour lutter contre une maladie qui évolue dans un milieu social et écologique en pleine métamorphose du fait de l’intensification de la circulation des personnes et des biens. De cette analyse découle directement l’une des questions essentielles à laquelle nous souhaitons répondre : dans un contexte humain et environnemental spécifique, le renforcement actuel des systèmes de santé, défini par des politiques exogènes, pondère-t-il les inégalités en matière de santé, et de quelle façon ?

Méthode :

Deux axes significatifs sont retenus :
1- la question de la variabilité de l’exposition au paludisme qui est associée au processus d’émergence de la résistance aux anti-paludéens. Seront examinés les paramètres qui influent sur les inégalités face à la maladie dans une société en mutation (circulation humaine accrue, milieux écologiques anthropisés).
2- les problématiques liées la colonisation spatiale et humaine du territoire, aux interventions publiques de santé et aux épisodes de résistance. Cette exploration historique constitue un tremplin indispensable pour resituer la question centrale qui vise à rendre compte des activités de santé contemporaines et futures.

Perspectives :

Des résultats ont été présentés à l’ANR fin 2013. Quelques points : 1. le volontariat, extrêmement présent, répond provisoirement à des situations de crise mais ne constitue en aucun cas une solution réaliste pour l’établissement d’une politique de santé durable ; 2. cette dernière a du mal à survivre aux enjeux internationaux ainsi qu’à une forme d’assistance reposant sur une forte conditionnalité ; 3. une mauvaise politique d’aménagement sanitaire constatée, tenant uniquement compte de la morbidité diagnostiquée, risque de rendre compte de l’activité des systèmes de soin mais pas de la morbidité réelle ; 4. l’existence d’une confusion des idées bio-médicales, d’une dispensation aléatoire des pratiques de préventions et des soins ainsi qu’une dispensation excluant les migrants constitue des indications dépréciatives pour le déroulement du programme national.
L’année 2014 sera consacrée à étendre les mêmes enquêtes dans un des trois autres sites, à peaufiner la perspective socio-historique du paludisme, à corréler l’évolution de l’incidence avec le changement du couvert forestier (analyse d’imageries satellites complétée par des enquêtes de terrain visant à cerner les déplacements humains). Une étude sur la circulation des médicaments antimalaria dans le secteur privé (régulé, non régulé) sera lancée. L’augmentation de la résistance au traitement sera conjointement réalisée par l'Institut Pasteur (analyse biologique en PCR) et l’IRD (itinéraire thérapeutique des personnes sous traitement) afin d’identifier de nouvelles corrélations.